Données éducatives Pédagogique

Combien de temps faut-il pour apprendre un nouveau concept?

Dans un texte de l’infolettre Teaching Professor, le professeur de psychologie cognitive Stephen L. Chew de l’Université Samford en Alabama part du principe que les personnes étudiantes sous-estiment souvent le temps d’étude requis pour maîtriser les concepts évalués lors d’examens.  Cela mène au phénomène du « bachotage » (cramming) quelques heures avant un examen.  Il estime donc qu’il serait une bonne pratique que d’offrir aux personnes apprenantes une idée du temps d’étude nécessaire pour se préparer adéquatement.  Cependant…

« Toute ligne directrice ne sera au mieux qu’une règle approximative. La quantité d’étude nécessaire dépend de facteurs tels que la quantité de connaissances préalables pertinentes dont dispose une personne étudiante, l’efficacité de ses stratégies d’apprentissage et sa conscience métacognitive (Chew, 2021). En outre, contrairement à la croyance populaire, l’efficacité de l’étude n’est pas déterminée par la quantité de temps, la motivation ou l’effort ; elle est déterminée par le type de traitement mental effectué par la personne étudiante. » [traduit avec DeepL.com, puis ajusté, notre emphase]

Il réfère ensuite au livre The Hidden Lives of Learners (2007) de Graham Nuthall, dont l’équipe a suivi à la trace quatre élèves néo-zélandais de 11-12 ans: « …[L]es chercheurs ont documenté, au moyen de photographies, de notes et d’enregistrements, tout ce que les élèves ont dit, écrit et fait. Chaque matin, les chercheurs interrogeaient les enfants pour savoir ce qu’ils avaient étudié la veille et dans quelle mesure. »  Un an après la fin de cette unité d’étude qui portait sur les sciences, on leur a posé des questions uniquement sur les concepts qu’ils ne connaissaient pas avant les évaluations et auxquels ils avaient répondu correctement.

L’objectif des chercheurs était de corréler les habitudes d’étude avec la rétention à long terme.  Ils ont découvert qu’« « [u]n élève doit rencontrer, à au moins trois [3] occasions différentes, l’ensemble des informations dont il a besoin pour comprendre un concept. Si l’information est incomplète ou n’a pas été rencontrée à trois occasions différentes, l’élève n’aura pas appris le concept » (Nuthall, 2007, p. 63) [traduit avec DeepL.com, puis ajusté; notre emphase].

Pour Nuthall, le meilleur prédicteur de l’apprentissage n’est pas question de temps ou du nombre de répétitions, mais bien du nombre d’occasions où une personne étudiante a réussi à maîtriser complètement les interconnexions et les implications d’un concept.  D’un point de vue cognitif, il s’agit de réussir à intégrer l’ensemble des renseignements pertinents dans l’espace limité de la mémoire de travail, afin de créer un schéma du nouveau concept dans la mémoire à long terme.

Selon Chew, cette « règle de trois de Nuthall » est cohérente avec ce que les sciences cognitives nous apprennent sur l’apprentissage:

« Les élèves doivent saisir pleinement un concept, laisser passer du temps, le saisir à nouveau, laisser passer du temps et le saisir à nouveau. C’est la définition de la pratique espacée, qui permet une meilleure rétention à long terme que la pratique massive d’une durée totale équivalente. Elle implique probablement aussi l’entrelacement, une autre stratégie d’apprentissage puissante, car les élèves apprennent d’autres sujets pendant les pauses. Enfin, elle suit le principe selon lequel l’oubli puis le réapprentissage permettent une meilleure mémorisation à long terme. » [traduit avec DeepL.com, puis ajusté; notre emphase]

Évidemment, la conclusion de cette découverte est qu’il n’est pas efficace pour les personnes étudiantes de chercher à comprendre et à retenir des concepts à la dernière minute.  Quant aux personnes enseignantes, elles auraient tout avantage à…

  • soutenir la compréhension des concepts du cours au-delà d’une seule présentation pendant le cours.

  • intégrer une révision des concepts bien après les avoir présentés pour la première fois.

  • proposer des évaluations formatives et des devoirs qui donnent aux personnes étudiantes des occasions supplémentaires de comprendre les concepts clés. [traduit avec DeepL.com, puis ajusté]

Nuthall avertit les enseignants que « la seule explication brillante n’est pas suffisante en soi » (Nuthall, 2007, p. 81; cité dans Chew, 2024).

Source:
Chew, Stephen L. (18 novembre 2024), «How Much Do Students Have to Study to Learn a Concept? », The Teaching Professor, Magna Publications.

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Jean-Sébastien Dubé

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