En ce début d’année, j’ai été assez séduit par cet article de Steven Baule, professeur à la Winona State University, qui nous ramène une analogie de 2001 (et d’avant) pour montrer à quel point elle ne tient plus la route. Particulièrement avec l’accessibilité aux IA génératives.
Mes collègues de l’époque et moi-même avons abondamment commenté et critiqué cette dichotomie assez artificielle entre « natifs numériques » (des jeunes ayant grandi avec la technologie, notamment) et les « immigrants numériques » (leurs aînés qui « découvraient » ce continent mystérieux…) rendue explicite dans un article de Marc Prensky (2001).
Pour Steven Baule, « [l]a nature de l’IA générative exige un recalibrage de notre approche à la littératie numérique. Alors que les natifs du numérique peuvent être à l’aise dans la navigation sur les médias sociaux, les plateformes de diffusion en continu ou les environnements de jeu, l’IA générative introduit une nouvelle couche de complexité, exigeant non seulement des compétences techniques, mais aussi une pensée critique, un discernement éthique et une capacité d’adaptation. Ces outils [les IAg] ne sont plus des dépositaires passifs d’informations, mais des participants actifs à la création, capables de générer des résultats qui brouillent les frontières entre l’intelligence humaine et l’intelligence de la machine. Pour chacun, quelle que soit son expérience numérique, il s’agit d’une frontière inconnue, qui nécessite un état d’esprit d’apprentissage tout au long de la vie et d’humilité. » (traduit avec DeepL.com; nos emphases)
Bien que ce puisse être intimidant, le fait que personnes enseignantes et personnes étudiantes se retrouvent souvent au même niveau face à l’utilisation des IAg peut aussi être vu comme une opportunité d’expérimentation et d’apprendre ensemble. Encore faut-il créer des conditions qui le permettent:
« Les formateurs doivent offrir des possibilités de pratique dans un environnement sans pression. Les devoirs où l’apprenant utilise de manière itérative un outil d’IA et réfléchit ensuite à ses succès avec l’outil sont un excellent moyen pour les apprenants d’acquérir de la confiance avec ces outils. Présentez des scénarios de la vie réelle qui correspondent aux besoins des personnes étudiantes. Un bon point de départ serait de demander aux apprenants de réviser des devoirs ou de rédiger un plan à l’aide de l’IA. Cela aidera les personnes étudiantes à avoir davantage confiance lors de l’utilisation de tels outils et leur permettra d’être à même de transférer leurs connaissances vers de nouveaux outils au fur et à mesure qu’ils apparaîtront. Célébrer les progrès et les petites réussites des personnes étudiantes est toujours un moyen positif de renforcer leur apprentissage. » (traduit avec DeepL.com, puis ajusté)
Il conclut en nous encourageant à travailler ensemble pour découvrir les possibilités offertes par ces nouveaux outils, mais de manière éthique et responsable:
« Adopter une perspective commune qui nous considère tous comme des apprenants dans cette nouvelle frontière numérique peut favoriser le développement, tant des personnes enseignantes que des personnes étudiantes. Nous avons besoin de stratégies réfléchies pour aider celles et ceux qui sont moins familiers avec la technologie. Les personnes enseignantes doivent favoriser une culture de la curiosité et de la responsabilité chez les personnes étudiantes. Nous avons la possibilité de naviguer ensemble dans cette ère de transformation. Ce faisant, nous pouvons démystifier les systèmes complexes et donner aux individus les moyens de les utiliser de manière efficace et éthique. De cette manière, nous nous préparons non seulement aux défis d’aujourd’hui, mais aussi aux possibilités illimitées d’un avenir où l’IA générative sera très présente. » (traduit avec DeepL.com, puis ajusté; nos emphases)
C’est ce que je nous souhaite collectivement pour 2025.
Source: Baule, Steven M. (3 janvier 2025), « We are all digital immigrants now », eCampus News
