La journaliste Beckie Supiano du Chronicle of Higher Education offre un extrait d’un plus long article paru dans un rapport spécial (payant) intitulé The Future of Teaching – How the Classroom is being transformed. Dans cet article, elle décrit plusieurs des façons dont l’expérience de la pandémie pourrait avoir transformé durablement l’enseignement universitaire:
Dans l’urgence, les personnes enseignantes ont dû revoir leurs cours en profondeur et faire des choix difficiles. La question sous-jacente qu’elles devaient se poser: « Au bout du compte, quel est l’objectif de ce cours ? Quels éléments sont réellement nécessaires pour atteindre cet objectif ? »
Face à la pandémie, les problèmes d’équité entre personnes étudiantes sont devenus criants.
Ce contexte un peu surréel de réorganisation en catastrophe aura tout de même été l’occasion de signifiants partages de bonnes pratiques pour l’enseignement à distance. Ainsi, un enseignant qui offrait du mentorat à d’autres leur a écrit dans un vade mecum…
« Nous ne pouvons pas faire la même chose en ligne:
- Certains travaux ne sont plus possibles.
- Certaines attentes ne sont plus raisonnables.
- Certains objectifs ne sont plus adéquats. »
(Brandon L. Bayne, professeur d’études religieuses, Université de Caroline du nord à Chapel Hill)
Certains ont choisi de diminuer le nombre de travaux à faire afin de diminuer le stress, celui des personnes étudiantes… ET celui des personnes enseignantes… Et d’aucuns ont constaté que les personnes étudiantes passaient parfois davantage de temps à bien maîtriser la matière.
Les changements apportés à l’évaluation l’ont été en période de crise, mais Supiano indique qu’ils sont conformes aux stratégies que les experts en enseignement encouragent depuis longtemps: des évaluations alternatives, des examens à livres ouverts, etc. De nombreux enseignants et enseignantes ont constaté que ces stratégies amélioraient l’apprentissage des personnes étudiantes et prévoient de continuer à les utiliser.
L’alignement pédagogique – soit le fait de lier aux résultats d’apprentissage les activités, les travaux et les évaluations – semble devenir un état d’esprit fondamental (an essential mind-set) qui doit être adopté par le personne enseignant.
Il appert que plusieurs des bonnes pratiques d’enseignement en ligne s’avèrent de bonnes pratiques d’enseignement tout court…
Certains enseignants ont constaté que l’utilisation de logiciels et de méthodes actives (sondages, fonction de clavardage, forums de discussion) permettait la participation d’étudiantes et d’étudiants qui habituellement n’osaient pas lever la main. D’aucuns envisagent de continuer à utiliser ces outils pour favoriser la participation.
Devant la détresse psychologique de plusieurs, les personnes enseignantes ont souhaité offrir de la cohérence pour favoriser la stabilité en classe. D’autres se sont aperçu que de donner davantage de contrôle sur les cours (choix de lectures, contribution quant à la manière d’être évalués, etc.) serait une autre façon de favoriser ce sentiment de stabilité.
« Faculty members have been through a lot in the past 15 months. Still, in the Chronicle survey conducted in March, they overwhelmingly said that the experience had made them better teachers. They plan to carry forward the improvements they’ve made in their courses. They have a clearer picture of who their students are, of what else is happening in their lives. They want more support to continue building on the progress they have made. Will colleges provide it? »
Source: Supiano, Beckie, « A Pandemic Silver Lining? More People Are Talking About Teaching », The Chronicle of Higher Education, 2 juin 2021