L’utilisation des données générées par l’activité des différents acteurs dans les universités soulève encore beaucoup de questions. Nous avons abordé cette question l’an dernier relativement à l’activité des étudiants et des enseignants qui utilisent des applications en soutien aux activités pédagogiques. Ces données proviennent principalement d’environnements numériques d’apprentissage tels que Moodle, mais aussi d’environnements virtuels soutenant le travail collaboratif, comme les outils de la suite Office 365.
Un article paru plus tôt l’été dernier mettait en lumière une pratique émergente des services de soutien aux TI d’universités américaines. Ces derniers exploitent de plus en plus les données issues de la géolocalisation des étudiants sur les campus. Les déplacements des étudiants peuvent fournir de précieuses opportunités au personnel des facultés pour mieux servir les étudiants, par exemple en émettant automatiquement des rappels pour assister aux cours ou encore pour adapter les espaces physiques et laboratoires afin de mieux répondre à leurs besoins :
Now, with the help of a company called Degree Analytics, a few colleges are beginning to use location data collected from students’ cellphones and laptops as they move around campus. Some colleges are using it to improve the kind of advice they might send to students, like a text-message reminder to go to class if they’ve been absent.
Others see it as a tool for making decisions on how to use their facilities. St. Edward’s University, in Austin, Tex., used the data to better understand how students were using its computer-equipped spaces. It found that a renovated lounge, with relatively few computers but with Wi-Fi access and several comfy couches, was one of the most popular such sites on campus. Now the university knows it may not need to buy as many computers as it once thought.
Cette approche pourrait cependant ouvrir la porte à des abus. À titre de comparaison, on pense au phénomène du suivi que les géants du commerce en ligne utilisent pour générer des profils et mieux cibler leurs publicités:
I have no reason to doubt anyone’s good intentions. The founder and chief executive of Degree Analytics, Aaron Benz, seems genuinely passionate about using data science to help students. If his company wasn’t doing this, it wouldn’t be too long before another company did. Perhaps some already are.
My concerns are broader: Just because colleges and companies can collect this information and associate it with all sorts of other academic and demographic data they have on students, should they? How far should colleges and companies go with data tracking?
L’auteur rappelle que d’autres intervenants du milieu de l’éducation ont déjà proposé des lignes directrices pour encadrer la collecte et l’utilisation des données (par exemple, celles de la conférence Asilomar l’an dernier). Face à cette réalité, la question qui doit être posée continuellement est qu’est-ce que l’institution compte faire avec ces données?
À lire!
Source: Blumenstyk, Goldie. Big Data Is Getting Bigger. So Are the Privacy and Ethical Questions. The Chronicle of Higher Education, 31 juillet 2018.
Quel article bien nommé! L’éthique est partout dans cet univers de géolocalisation, tout comme le potentiel d’abus. Ça me rappelle le roman de science-fiction de Dave Eggers The Circle…