Le contexte de la campagne électorale américaine peut rendre certaines discussions en classe périlleuses pour nos voisins du sud, notamment lorsqu’il est question d’immigration, d’avortement ou du conflit israélo-palestinien. Rosalie Metro, professeure d’enseignement à l’Université du Missouri à Columbia, partage ses trucs pour l’animation de discussions relatives à des sujets sensibles. Elle explique: « …[C]ompte tenu de la mission de l’université, qui est d’offrir un espace de discussion ouverte et de prise en compte des différents points de vue, le fait d’occulter les sujets délicats n’est pas une solution.» (traduit avec DeepL.com)
Elle propose différentes pratiques qui peuvent soutenir le travail des personnes enseignantes souhaitant animer de telles discussions:
- Impliquer les personnes étudiantes dans la définition des normes de discussion: « Je demande aux personnes étudiantes d’exprimer anonymement ce qui les aide à se sentir à l’aise dans les conversations en classe, puis nous examinons les réponses en groupe. […] Le plus important est que les personnes étudiantes se sentent habilités à développer la culture de la classe : De cette façon, ils seront plus enclins à se responsabiliser les uns les autres que si la personne enseignante introduisait un ensemble de règles. » (traduit avec DeepL.com, puis ajusté)
- Revoir en groupe les lignes directrices de l’écoute active et choisir ce qu’il y aurait à ajouter ou à retrancher.
- Se donner des limites claires en tant que personne animatrice (par exemple: Demander d’être plus précise à une personne étudiante qui fait des généralisations sur un groupe de personnes en fonction de leur appartenance politique; demander à une personne étudiante d’utiliser un autre terme lorsqu’un terme utilisé blesse ou offense la personne enseignante ou d’autres personnes étudiantes.)
- Interrompre une discussion que l’on ne se sent pas assez en confiance pour continuer d’animer.
- Faire une pause lorsque les émotions sont à vif, plutôt que d’interrompre ou de mettre fin à une conversation, ce qui peut engendrer de la frustration et des réactions négatives de la part des personnes qui ne se sentent pas entendues.
- Éventuellement, s’excuser pour le rôle que l’on a joué dans une discussion qui s’est écartée des normes convenues, soit parce que l’on pas intervenu assez tôt ou parce que l’on a donné trop d’importance à sa propre opinion.
- Pratiquer la pleine conscience et cultiver la compassion envers soi-même, ainsi qu’envers ses étudiants peut également être bénéfique puisque ces discussions peuvent être éprouvantes.
- Développer une communauté d’autres personnes enseignantes de confiance qui facilitent également des conversations délicates permet de débriefer des expériences difficiles vécues en classe et d’apprendre des techniques pour réduire notre stress et celui des personnes étudiantes.
Là où elle m’apparaît particulièrement pertinente, c’est dans ses propositions de phrases qui permettent de faire face à des situations difficiles, mais imprévues:
- « C’est une conversation importante et je suis reconnaissant que nous l’ayons.”
- « Merci pour l’honnêteté avec laquelle vous avez partagé votre expérience. »
- « On dirait que c’était difficile pour vous de partager cela. Merci de nous faire confiance. »
« Ces phrases reconnaissent les contributions des personnes étudiantes, même si leurs camarades ne sont pas d’accord avec ce qu’elles ont dit. Je peux ensuite demander à la personne étudiante de développer ou donner la parole à d’autres pour qu’ils réagissent. » (traduit avec DeepL.com)
Toutefois, malgré la meilleure volonté, il arrive que la discussion dérape. Elle propose alors de la recadrer avec des phrases comme celles-ci:
- « Je ne suis pas à l’aise avec ce qui vient de se passer ».
- « J’aimerais faire une pause et parler de ce qui vient de se passer. »
- « J’aimerais faire une pause et demander à chacun d’écrire ce qu’il ressent à propos de cette conversation. Je lirai vos notes après le cours et nous pourrons revenir sur cette conversation lorsque j’aurai plus de renseignements. »
Source: Metro, Rosalie, « Mindful Teaching in Moments of Tension », Inside Higher Ed, 8 octobre 2024
