Des enseignants français se sont sorti la tête hors de l’eau en pleine pandémie pour explorer d’autres façons d’enseigner à distance. Julien Bobroff, Frédéric Bouquet et Jeanne Parmentier ont d’abord interpelé leurs étudiantes et étudiants pour ajuster leurs échanges et leur mode de communication. Ils ont ensuite expérimenté diverses techniques technopédagogiques et communicationnelles afin de rendre leurs apprenants plus actifs et tenir compte de leur réalité de confinés. Voici donc cinq de leurs trouvailles.
Utiliser les plateformes autrement
Présenter des diapos avec un commentaire audio peut dépanner quand on est serré dans le temps, mais pas vraiment semer l’enthousiasme chez les étudiantes et étudiants! Bobroff et ses collègues ont découvert une application sur le web d’abord destinée aux youtubeurs qui peut très bien devenir un complice pédagogique pour une formation en ligne avec Zoom ou Teams, par exemple.
Le logiciel OBS leur permet de créer en ligne gratuitement une série de scènes qui deviennent autant de sources visuelles pour alimenter une séance de cours en ligne. Il est, entre autres, possible de jumeler sa webcam à son téléphone intelligent pour faire une démonstration papier tout en gardant le contact vidéo avec l’enseignant.
Bien entendu, il est nécessaire de d’abord planifier son cours avant de s’étourdir avec une panoplie de sources visuelles. J’avoue cependant que j’ai été séduit par la démonstration simple et efficace de ce logiciel par le professeur Bobroff.
Encourager l’échange
Pour diminuer le manque – voire l’absence- de participation pendant un cours en ligne, les auteurs suggèrent une kyrielle de techniques allant des “traditionnelles” incitations à répondre à des sondages éclairs ou à des questions par clavardage jusqu’à l’utilisation d’activités brise-glace pour dynamiser la participation et regénérer l’attention.
Forcer les personnes étudiantes à se lever
Encore ici, les enseignants expérimentateurs ont élaboré plusieurs activités d’acquisition et de mise en pratique des connaissances, par différents subterfuges technologiques, qui incitent les étudiantes et étudiants à se lever et à bouger. Par exemple, dans un cours en physique, on demandait d’effectuer des mesures tridimensionnelles avec une application incorporée dans leur téléphone intelligent.
Permettre aux personnes étudiantes d’échapper au quotidien
Bobroff et ses collègues ont imaginé des scénarios fictifs où ils proposent aux étudiantes et étudiants d’intervenir ou de résoudre un problème digne d’un film d’Hollywood.
« Dans ces enseignements, nous proposons aux étudiants de vivre dans un univers fictif où ils jouent un rôle tout comme leurs enseignants. Par exemple, ils doivent secourir un vaisseau spatial à distance. À eux de créer, imaginer, bricoler, mesurer, depuis chez eux mais en équipes. »
Partager entre collègues
Les enseignantes et enseignants ont eux aussi besoin d’échanger, ne serait-ce que pour ventiler. Les auteurs de cet article se sont créé une salle de profs virtuelle avec l’application Zoom. Ils peuvent ainsi échanger sur leurs trouvailles et se faire des démonstrations.
Le dynamisme de ces enseignants français démontre une fois de plus que l’humain non seulement s’adapte mais que, devant un nouveau problème, il génère de nouvelles solutions.
Source : Bobroff, Julien. et al., Témoignage : Cinq idées pour enseigner à distance autrement, The Conversation, 11 janvier 2021.
Daniel a longtemps été occupé à analyser et concevoir des formations tous azimuts. Il essaie aujourd'hui de faire connaître ses découvertes pédagogiques aux personnes formatrices à la recherche de solutions concrètes.