Pourquoi les professeurs doivent aussi être des conteurs ?

Soit la parabole juive suivante :

« On raconte qu’une grande dame autrefois admirée pour sa grande sagesse était tombée dans l’indigence et l’oubli. Elle allait de par les chemins, traînant sa vieille carcasse, les vêtements déchirés et presque nue, sale et flasque. Les gens lui fermaient leurs portes, changeaient de trottoir et éloignaient leurs enfants à son passage. Plus personne ne l’écoutait.

Elle rencontra un jour un vieux baladin vêtu de pourpre et de riches habits. Partout où il allait, il était accueilli à bras ouverts, reçu à manger et on lui faisait la fête.

La dame lui demanda qui il était et quel était le secret de sa popularité. Il répondit qu’il était le Conte et qu’il était bienvenue dans les coeurs et les maisons. De même, le baladin demanda à la femme qui elle était : « Je suis la Vérité… toute nue », répondit-elle simplement.

Le baladin offrit alors son manteau à la dame. Ainsi revêtue des habits chatoyants du Conte, la Vérité fut de nouveau accueillie et entendue.

Encore, aujourd’hui, il n’est pas rare de voir ces deux là cheminant de par le monde, main dans la main. »

C’est à partir d’une variante de cette histoire que Dave T., enseignant de biologie et de chimie, affirme :

« OK, what does this have to do with teaching? The better question is what doesn’t this have to do with teaching. No one listens to hard cold facts for long without the warmth given by storytelling. […] If teachers can’t storytell, if we can’t wrap our content in silks that capture the imagination, our students will wander off, maybe not physically, but wander off they will. Every teacher has experiences that drove them to teaching, but rarely shares those passions in their lessons. Let’s enthrall our charges, not bury them; find the spark that drove you to your field of work and use it as a golden spike to drive your own truths home.»

Source: DaveT, « The Story of Truth and Parable », Gravity and Levity, 16 mars 2009