Un article du New York Times où l’on critique les résultats obtenus par des élèves du secondaire en Arizona utilisant les technologies en classe fait beaucoup jaser les internautes. Malgré des investissements importants visant à équiper les salles de classe d’outils tels que des tableaux blancs interactifs (TBI), du mobilier facilitant un enseignement centré sur l’élève, l’utilisation de portables et l’intégration des médias sociaux pour encourager les interactions et le travail collaboratif, les résultats obtenus par les élèves dans des tests standardisés en lien avec la compréhension de la lecture et les mathématiques stagnent, et dans certains cas prennent même du recul face à la moyenne nationale.
Certains intervenants ont formulé des critiques faisant valoir que les tests standardisés seraient peu adaptés pour évaluer les habiletés acquises par l’utilisation des technologies. Il reste que, sans autre mesure disponible, ce constat d’échec amène des décideurs à se questionner sur le réel retour sur l’investissement de ces technologies. Du même souffle, on mentionne que ces investissements profitent beaucoup aux fournisseurs et s’effectuent alors que les budgets de fonctionnement des établissements sont à la baisse : On diminue le nombre d’intervenants auprès des élèves, tout en augmentant le nombre d’élèves par groupe. Il y a de quoi faire sourciller: à quoi bon intégrer ces outils si l’élève, au final, est laissé à lui-même dans ses apprentissages?
[NDLR : merci à Sonia Morin pour ses références]Source : Richtel, Matt, « Grading the digital school: In classroom of future, stagnant scores », New York Times (Business Technology), 3 septembre 2011.
Fabien Deglise revenait sur cet article du Times dans un billet du _Devoir_ en fin de semaine : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/332674/a-l-ecole-numerique-rime-t-il-avec-pensee-magique
Bon billet, qui suscite une question : est-ce un autre argument pour dire que la pédagogie mise en œuvre compte plus que la technologie elle-même, ou est-ce plutôt un autre argument pour « relativiser » l’efficacité des tests standardisés à évaluer certains types d’apprentissages? Peut-être un peu des deux… Je trouve que ça fait quand même réfléchir à la décision du gouvernement du Québec d’investir des millions pour l’achat de TBI dans les classes des écoles québécoises. Où sont les millions pour la formation pédagogique des enseignants à les utiliser de façon judicieuse?
Je suis tombé sur cet article de Campus Technology qui rapporte l’initiative d’un collège américain en Floride offrant un programme visant justement à préparer des futurs enseignants à utiliser ces technologies de façon judicieuse, tant au primaire qu’au secondaire:
http://campustechnology.com/articles/2011/09/27/st.-leo-u-opens-digital-classroom-for-teacher-prep.aspx
Voilà un modèle fort intéressant pour amener nos étudiants à mieux s’approprier les processus et les outils auxquels ils seront confrontés sur le marché du travail.