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Un design de classe post-pandémie?

Cet article suggéré par un contact dans mon réseau LinkedIn présente un modèle de salle de classe « à l’épreuve de la COVID-19 » imaginé par la firme Gow Hastings Architects, un studio d’architecture et de design d’intérieur basé à Toronto et spécialisé dans l’enseignement supérieur.

Ce modèle de classe carrée (permettant de multiples configurations) inclut plusieurs trouvailles intéressantes qui permettent de respecter les restrictions sanitaires en vigueur.

  • essentielles stations de lavage des mains,
  • tables individuelles pour chaque étudiante et étudiant,
  • capteurs et technologies sans contact pour les interrupteurs des portes, l’éclairage et les équipements audiovisuels,
  • finitions intérieures sans joints (acier inoxydable, planchers scellés et corniches intégrées avec drains intégrés) qui empêchent les bactéries de s’accumuler et peuvent être facilement lavées sans que l’eau ne s’infiltre dans les fissures, mais sans avoir l’air trop industrielles,
  • graphiques et indications intégrées, signalisation claire dans les zones à forte fréquentation, comme les couloirs et les entrées, ce qui aide les occupants à se repérer dans les espaces, pour réduire la congestion et créer des environnements facilement navigables qui optimisent la distance sociale.

Toutefois, on en arrive à se demander quel genre d’activités pédagogiques seront possibles dans de telles classes? Quelle sera la valeur ajoutée de se déplacer sur un campus pour assister à un cours dans une telle classe, alors que l’on pourra rester tranquillement chez soi et obtenir sensiblement la même information? (La salle est même équipée d’« [é]quipement audiovisuel, écrans verts et insonorisation afin que les enseignants puissent enregistrer ou diffuser leurs cours dans un environnement calme et concentré »).

Une expérience d’apprentissage en présence est évidemment très différente d’une expérience en ligne, mais je renvoie les lectrices et lecteurs aux questions soulevées dans ma dépêche du 10 juin dernier, « Méthodes actives en contexte de distanciation: possibles ou pas? »: « [C]ompte tenu des mesures de distanciation physique prévues à l’automne, « comment mener un apprentissage actif […] sous de telles contraintes? » […] …[U]n retour de l’enseignement magistral, dont on a souvent démontré l’efficacité moindre, est-il inéluctable? »

Les architectes de Gow Hastings affirment que…

« …Nous concevons des espaces d’apprentissage qui favorisent la pollinisation croisée des idées. Cela nécessite souvent une réunion physique – où les étudiants et le personnel tirent leurs chaises ou poussent leurs tables ensemble. Dans un monde en pandémie, la pollinisation croisée prend une nouvelle connotation, et notre objectif est de prévenir la propagation des germes. Bien que nous ne voulions pas réduire la connexion, la conception de la salle de classe doit rappeler aux étudiantes et étudiants qu’ils doivent être distants tout en communiquant et en collaborant. » [Traduit avec www.DeepL.com/Translator, puis ajusté.]

Toutefois, lorsque l’on examine leur design, on se demande comment ils y parviendront, surtout lorsqu’ils se proposent de « [c]réer des espaces communs qui encouragent les gens de s’asseoir à l’écart. Les meubles intégrés dans les cafétérias, les réceptions de bureau et les couloirs doivent être conçus de manière à décourager les rassemblements à proximité immédiate »… Il ne semble pas y avoir, dans une telle configuration, quelque incitatif que ce soit à collaborer, même à distance. Or, ce sera bien un des enjeux importants d’un enseignement/ apprentissage post-pandémie: comment réapprendre à travailler ensemble?

Source: Gow Hastings Architects, « Designing for Higher Education in a Pandemic World », Canadian Architect, 8 juin 2020

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À propos de l'auteur

Jean-Sébastien Dubé

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