Rapporté par Fabien Deglise sur son blogue « Les mutations tranquilles » du Devoir : La firme bostonaise Innerscope Research a mené une étude biométrique (avec lunettes caméra et ceintures enregistrant la réponse émotive) sur des jeunes dans la vingtaine pour le compte du conglomérat Time-Warner. Si l’échantillon est mince (30 jeunes dont on a capté pour chacun 300 heures de consommation médiatique hors du temps de travail), la conclusion frappe pourtant l’imagination.
Ces derniers passent de leur téléphone portable à l’ordinateur à la télévision à leur tablette, de canal en canal, de site en site, en moyenne 27 fois par heure, soit 35 % davantage que leurs aînés. Calcul de Deglise : « On insiste sur cette quantification de la modernité: 27 fois en 60 minutes. Cela donne en gros une capacité de concentration qui dépasse à peine… 2 minutes. » [mes emphases]
D’autres renseignements tirés du communiqué de presse original de Time :
- « Because Digital Natives spend more time using multiple media platforms simultaneously, their emotional engagement with content is constrained. They experience fewer highs and lows of emotional response and as a result, Digital Natives more frequently use media to regulate their mood — as soon as they grow tired or bored, they turn their attention to something new.
- At home, Digital Natives take their devices from room to room with them (65% vs. 41% for Digital Immigrants) — rarely more than an arm’s length away from their smartphones – making switching platforms even easier.
- More than half (54%) of Digital Natives say “I prefer texting people rather than talking to them” compared with 28% of Digital immigrants – a significant indicator of how marketers and content creators need to communicate with them. » [mes emphases]
À mon sens, une des conclusions les plus importantes de l’étude pour nous, puisqu’elle amènera à repenser la scénarisation pédagogique est celle-ci :
…Digital Immigrants [i.e. les personnes nées avant le numérique, mais qui ont pu l’adopter par la suite] are intuitively linear — they want to see a beginning, middle, and end to stories. For Natives, stories still need a beginning, middle and end, but they will accept it in any order. Digital Natives are subconsciously switching between platforms and can pick up different pieces of a story from different mediums in any order. [mon emphase; je pense ici au storytelling transmédia]
Bien sûr, cette même conclusion amènera Time-Warner à modifier son approche du divertissement et de la publicité pour mieux capter l’attention fuyante de ces consommateurs…
Sources :
Deglise, Fabien, « La génération numérique est frénétique et elle le prouve 27 fois par heure », blogue Les mutations tranquilles, Le Devoir, 11 avril 2012.
Time Inc., « Time Inc. Study Reveals That “Digital Natives” Switch Between Devices and Platforms Every Two Minutes, Use Media to Regulate Their Mood » (communiqué de presse), Business Wire, 9 avril 2012.