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L’enseignement international doit passer aussi par l’enseignement en ligne au Canada

Cela fait déjà plusieurs années qu’on peut lire dans des bulletins électroniques de Thot notamment (voir articles du 14 février 2011 et du 13 septembre 2010) comment les pays européens répondent aux besoins grandissants des pays émergents, comme l’Afrique et l’Asie, qui cherchent à former leur population et à augmenter leur niveau de connaissances. ils souhaitent ainsi outiller les jeunes générations et développer une main-d’oeuvre de qualité qui aidera par la suite le pays lui-même.

Internationalisation, synonyme souvent d’échanges d’étudiants

Pourtant reconnu comme chef de file mondial dans la révolution des communications numériques et en apprentissage en ligne de haute qualité, le Canada traîne de la patte dans cette implication, car il concentre majoritairement ses efforts à recruter des étudiants étrangers pour qu’ils viennent étudier au Canada ou encore envoie ses propres étudiants faire leur programme à l’étranger. Selon Vicky Busch, directrice générale de l’Université virtuelle canadienne (UVC), il importe que les universités canadiennes comprennent qu’elles doivent changer leur ligne de pensée et qu’elles s’intéressent à inclure dans leur approche internationale le volet de l’enseignement en ligne, rejoignant les élèves là où ils sont, dans leur pays d’origine.

En effet, ce n’est vraiment pas la majorité des étudiants qui peuvent se permettre de quitter leur pays pour des raisons financières, et parfois aussi personnelles. Certains pourraient aussi tirer partie du fait que pendant qu’ils accumulent de l’argent pour payer leurs frais d’admission ou attendre l’émission de leur visa, ils commenceraient déjà leurs cours et obtiendraient même « un titre de compétence canadien avant leur arrivée au pays, ce qui accélère[rait] leur intégration sur le marché du travail en levant l’obstacle de la reconnaissance des titres de compétences étrangers ». Ainsi, en plus de bien desservir les étudiants internationaux, les universités canadiennes gagneraient à se faire reconnaître comme des joueurs actifs au développement mondial et feraient valoir la valeur de leurs programmes.

Offre actuelle du Canada pour la formation à distance

« Les universités canadiennes offrent plus de 200 programmes et plus de 2 000 cours, à tous les niveaux, allant du certificat au doctorat, au moyen de méthodes d’enseignement en ligne et à distance. Toutes ces formations sont désormais accessibles aux étudiants de presque partout dans le monde, pas uniquement à ceux qui ont les moyens de voyager et de vivre au Canada. [… Mais], en dépit de la diversité des cours et des programmes de qualité offerts, les universités canadiennes accueillent très peu d’étudiants étrangers dans des programmes d’enseignement à distance par rapport aux autres principaux pays concurrents. Pensons notamment à l’Université de Londres qui compte 50 000 étudiants étrangers inscrits à une formation à distance, tout comme l’Université ouverte de Grande Bretagne. En 2010, l’Université virtuelle canadienne (UVC), un consortium de 12 universités canadiennes travaillant au développement et à la promotion de l’enseignement en ligne, a signalé que moins de 3 000 étudiants étrangers étaient inscrits à des cours en ligne. Il ne fait aucun doute que de formidables possibilités de croissance s’offrent à nous », indique Mme Busch.

Le Royaume-Uni, l’Australie et les États-Unis accueillent visiblement un nombre beaucoup plus élevé d’étudiants dans ses formations en ligne. « Les deux points faibles du Canada à cet égard, particulièrement si on le compare au Royaume-Uni et à l’Australie, sont le manque de coordination pancanadienne et l’insuffisance de ressources pour présenter l’enseignement en ligne comme une option de qualité et valable pour certains étudiants étrangers. »

Il faut également noter que « le Royaume-Uni, les Pays Bas et les États Unis ont tous bénéficié des retombées de leurs importantes mesures philanthropiques et gouvernementales et, plus récemment, du soutien en capital de risque pour les initiatives de REL donnant accès à un grand choix de formations universitaires en ligne gratuites pour tous. Grâce à ces investissements, de prestigieuses universités américaines se sont fait encore mieux connaître à l’échelle mondiale en « enseignant » à des milliers d’étudiants étrangers dans des Massive Open Online Courses (MOOC), des cours en ligne ouverts à tous. Il reste à voir si de tels cours gratuits non crédités peuvent aider ceux qui les suivent à contribuer au développement de leur pays. »

Priorité aux ressources éducatives libres (REL)

En conclusion, Mme Busch ajoute que « bien que notre pays ait reçu l’une des deux chaires mondiales de l’UNESCO en REL [ressources éducatives libres] l’année dernière et que la plupart de nos universités explorent les possibilités des REL, le Canada doit encore démontrer son intérêt envers cette initiative d’éducation mondiale potentiellement transformatrice. Il est temps d’agir, non pas dans le but de rattraper le temps perdu ou d’éviter d’accroître notre retard, mais pour ajouter notre propre valeur à ce mouvement. […] Pour ce faire, il faudra que le secteur postsecondaire et le gouvernement travaillent de concert et fassent preuve d’imagination pour réaliser le plein potentiel de l’apprentissage en ligne pour le bien de notre pays et du monde entier. »

Source : BUSCH, Vicky. « Redéfinir l’éducation internationale en fonction de l’ère numérique », dans Affaires universitaires, 24 octobre 2012.

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