Dans le dernier numéro du Magazine Jobboom, un article sur l’importance de la résolution de problèmes comme compétence à acquérir pour le marché de l’emploi… et sur la difficulté à l’évaluer.
“Cette compétence consiste à «appliquer un processus cognitif pour trouver une solution à un problème», explique Yvan Clermont, coordonnateur international de l’étude [à laquelle a participé Statisque Canada] lors de son déroulement entre 2003 et 2008. En d’autres mots, réfléchir pour arranger ce qui ne fonctionne pas.
Cela peut être aussi complexe que de construire un pont ou aussi simple que de choisir un forfait Internet. «Dans tous les cas, le défi consiste à définir le problème, à trouver les données pertinentes, à élaborer une solution, à la mettre en œuvre, puis à corriger la situation selon les résultats obtenus», dit Yvan Clermont.”
L’article mentionne que les gens disposant de cette compétence souffrent moins de chômage, sont parfois mieux payés, peuvent faire épargner leur entreprise, favorisent l’innovation dans un marché mondial très compétitif. La résolution de problèmes fait d’ailleurs partie des neuf compétences que la Réforme de l’enseignement au primaire et secondaire vise à développer.
Le hic, c’est que son acquisition est difficile à vérifier… Ainsi, une équipe de l’UQAM cherchait à savoir si les élèves postréforme étaient plus doués pour la résolution de problèmes que ceux d’avant.
“«Un simple test écrit n’est pas suffisant, car il ne permet pas à l’élève de réagir aux résultats que donne son raisonnement», dit Jean-Guillaume Dumont, qui a contribué à l’étude alors qu’il était étudiant à la maîtrise. La solution : une épreuve sous forme de jeu interactif.
Les chercheurs ont demandé aux élèves de concevoir une soupe à l’aide de divers ingrédients, puis de la servir à un chef virtuel. L’appréciation de ce dernier varie selon les quantités utilisées. Le cuisinier peut alors ajuster sa recette jusqu’à ce que le maître goûteur soit satisfait. Lorsque cela arrive, le test se complexifie avec l’ajout d’un nouvel ingrédient.”
Résultat: les élèves de la Réforme sont légèrement plus efficaces. “D’autres études seront nécessaires, et dans d’autres secteurs que les sciences et technologies, avant de pouvoir trancher avec certitude.”
L’autre renseignement important que fournit l’article, c’est le lien entre la résolution de problèmes et la littératie : “un concept qui englobe la lecture, l’utilisation de documents et le calcul. «Nous avons remarqué que ces compétences fondamentales sont en quelque sorte le velcro à partir duquel un individu peut développer ses capacités de résolution de problèmes», dit Yvan Clermont, de Statistique Canada.” “Ces compétences sont généralement mesurées sur une échelle de 1 à 5. «Une personne ayant des résultats de 3 et plus possède les aptitudes de base nécessaires pour résoudre des problèmes», dit Michel Simard, du Collège Lionel-Groulx.”
“Or selon l’Institut de la statistique du Québec, en 2003, 52 % des Québécois de 16 à 65 ans ayant un diplôme d’études secondaires n’atteignaient pas le niveau 3 dans la lecture de textes suivis.”
L’article pointe vers le site de l’entreprise albertaine The Essential Skills Group qui a mis en ligne un questionnaire (en français) permettant d’autoévaluer ses compétences en littératie.
Source : Sabourin, Marc-André, “Eurêka !“, Magazine Jobboom, 10 octobre 2012
Pour celles et ceux qui s’intéressent à ce sujet, notre ex-collègue, Lise Poirier Proulx, est l’auteure de l’ouvrage La résolution de problèmes en enseignement; Cadre de référentiel et outils de formation. Elle aborde notamment comment développer des habiletés de résolution de problèmes chez l’apprenant et l’évaluation de ces habiletés. À consulter également.