Formation continue Pédagogique

L’enseignement universitaire s’est-il amélioré en 30 ans?

J’ai un immense respect pour Maryellen Weimer, éditrice de l’infolettre Teaching Professor de 1987 à 2022, auteure de huit livres et professeure émérite d’enseignement et d’apprentissage à la Penn State University.  Professeure de communication orale de 1981 à 2007, elle a dirigé le programme de Développement professionnel des enseignants de Penn State de 1981 à 1991, a été directrice associée du National Center on Postsecondary Teaching, Learning, and Assessment et a été consultante sur les questions d’enseignement pour plus de 450 universités et colleges.

Dans « What’s Holding Back Good Teaching? » (Qu’est-ce qui freine un bon enseignement?) qu’elle qualifie elle-même d’une chronique « pas […] particulièrement optimiste » (“not a particularly upbeat column“) datant de 2018 et mise à jour récemment, elle réfléchit à l’amélioration de l’enseignement qu’elle a (assez peu) observé tout au long de sa carrière.  Elle admet qu’il y a eu certaines améliorations, mais elles sont clairement insuffisantes, selon elle.  Un article de Teaching of Psychology (Chew et al., 2018) a inspiré sa réflexion.  Son texte vaut vraiment la peine d’être lu en entier, mais elle mentionne neuf raisons qui expliquent selon elle pourquoi l’on « continue à ne pas accorder la priorité ni la valeur que l’on devrait au développement et à la promotion d’un enseignement efficace » (Chew et al., 2018, cité dans Weimer, 2024; traduit avec DeepL.com, puis ajusté):

  1. Nous sous-estimons souvent la complexité et la rigueur nécessaires à un enseignement efficace: « Il est beaucoup plus compliqué et difficile d’enseigner correctement que ne le pensent la plupart des personnes enseignantes. Trop peu d’enseignantes et d’enseignants […] [remettent] en question le modèle durable de l’enseignement transmissif. » (Weimer, 2024; traduit avec DeepL.com, puis ajusté)
  2. Nous avons tendance à négliger d’appliquer les conclusions et les méthodes de notre discipline à notre métier [d’enseignant].
  3. Souvent, nous ne nous tenons pas au courant des meilleures pratiques.
  4. Nous avons tendance à accorder moins d’importance à l’enseignement qu’à la recherche: « …C’est aussi le résultat d’une croyance fondamentale selon laquelle il est plus facile d’enseigner que de faire de la recherche. On peut être « formé » à l’enseignement en suivant un cours de courte durée… […] Par ailleurs, un enseignement médiocre n’empêche pas l’avancement professionnel, surtout lorsque l’on est productif dans le domaine de la recherche.» (Weimer, 2024; traduit avec DeepL.com, puis ajusté)
  5. Nous avons tendance à accorder moins de valeur à la recherche [en pédagogie de l’enseignement supérieur de notre discipline] qu’à la recherche traditionnelle.
  6. Nous avons tendance à offrir une formation insuffisante [en pédagogie] à ceux qui entament une carrière universitaire.
  7. Souvent, nous n’offrons pas de développement professionnel adéquat à ceux qui exercent déjà la profession: « [L]es centres [universitaires d’enseignement et d’apprentissage (Teaching and Learning Centers)] disposent-ils d’un personnel suffisant ? Leurs budgets sont-ils à la hauteur de leur mission ? […] Il y a plus de chances que le développement professionnel soit facultatif, proposé par une petite équipe dans un centre sous-financé dont l’existence dépend largement de la présence d’un administrateur favorable aux personnes enseignantes. » (Weimer, 2024; traduit avec DeepL.com, puis ajusté)
  8. Nous recevons peu de reconnaissance externe pour la qualité de notre enseignement:
    « Au-delà du salaire, il est possible d’obtenir quelques prix d’enseignement, dont les critères ne sont pas toujours clairs. Ces prix ne sont décernés qu’une fois dans une carrière et comprennent un bon repas, une plaque et un petit chèque. » (Weimer, 2024; traduit avec DeepL.com, puis ajusté)
  9. Nous n’avons pas encore formulé de modèle d’enseignement qui décrive raisonnablement un enseignement efficace:

« Si nous n’avons pas une vision claire de ce qui rend les personnes enseignantes efficaces, comment pouvons-nous reconnaître, défendre ou célébrer de manière adéquate l’enseignement accompli ? »
(Chew et al., 2018, cités dans Weimer, 2024; traduit avec DeepL.com, puis ajusté)

Source: Weimer, Maryellen (17 septembre 2018; m.-à-j. 8 novembre 2024), What’s Holding Back Good Teaching?, Faculty Focus.

"Initiation à l'intégrité scientifique" pour les étudiants chercheurs de l'UdeM
Le chemin de Compostelle comme espace d'apprentissage
+ posts

À propos de l'auteur

Jean-Sébastien Dubé

Laisser un commentaire