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Le combat quotidien pour conserver l’attention des étudiants distraits par leur téléphone

Série mensuelle d’articles du Chronicle of Higher Education que je découvre aujourd’hui et qui est particulièrement bien nommée: “The Distracted Classroom” à propos de la bataille pour l’attention des étudiants que mènent les formateurs contre les appareils mobiles…  Le professeur d’anglais James M. Lang, directeur du Center for Teaching Excellence de l’Assumption College à Worcester, Massachussetts, y décortique l’attention et la concentration à l’aide de travaux basés sur les neurosciences.  Pour lui, il est clair que le fait d’interdire ces appareils dans un monde numérique n’a que peu de sens.

Pour ses chroniques, il s’inspire notamment du livre The Distracted Mind: Ancient Brains in a High-Tech World (MIT, 2016), issu d’une collaboration entre le neurologue Adam Gazzaley et le psychologue Larry D. Rosen.  Ces derniers expliquent que la plupart de problèmes de distraction surviennent à cause de l’interférence entre notre capacité à établir des objectifs de haut niveau (qui s’est grandement développée) et notre capacité à contrôler notre esprit et notre environnement afin de compléter les étapes nécessaires à atteindre ces objectifs, cette dernière capacité n’ayant pas évolué à la même vitesse…  Évidemment, l’arrivée des appareils numériques intervient dans ce processus, mais c’est ce nouvel angle d’interrogations neurologique qui interpelle Lang. Pour lui, les recherches de Gazzaley et Rosen pourraient permettre de refonder les pratiques d’enseignement. Les seuls titres des articles publiés jusqu’à présent dans la série suffisent à attirer l’attention:

Dans le premier article de la série (appelé simplement “The Distracted Classroom“), Lang surprend une étudiante première de classe (qui termine ses travaux avant les autres, participe bien aux discussions, etc.) qui consulte subtilement son téléphone positionné dans son sac à main à côté du pupitre. Elle ne répond pas, mais son regard est attiré par le changement d’éclairage sur l’écran lorsque de nouveaux messages entrent. Il explique que la lecture du livre de Gazzaley et Rosen a changé le genre de questions qu’il se pose en lien avec cette problématique:

When I walked out of class after discovering Kate’s surreptitious phone scanning, the questions I asked myself were about her, or about my ability to control her behavior: Why can’t she focus in class? How can I keep students away from their distracting devices in class?

But when I reconsidered the experience through the lens provided by Gazzaley and Rosen, a new set of questions began to emerge: What goal had I established for Kate’s learning that day? How had I created an environment that supported her ability to achieve that goal? And perhaps most important — assuming that the class had a learning goal that mattered for her — did she know about it?” (Lang, 2017)

Quels objectifs d’apprentissage fixons-nous aux étudiants?  Comment les communiquons-nous?  Comment faire en sorte que les étudiants s’approprient ces objectifs?

Une série que nous suivrons avec intérêt.

Source:  Lang, James M., “The Distracted Classroom“, The Chronicle of Higher Education, 13 mars 2017

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À propos de l'auteur

Jean-Sébastien Dubé

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