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Entretien entre 3 démissionnaires de la formation supérieure

Suite de ma dépêche de la semaine dernière qui présentait surtout le point de vue de gestionnaires pour faire face à la « Grande démission », notamment dans le monde universitaire. Cette fois-ci, j’ai trouvé un balado où trois professionnels oeuvrant au sein de l’enseignement supérieur américain expliquent pourquoi ils ont quitté leur travail auprès d’employeurs universitaires. Notons qu’ils sont dorénavant tous consultants pour des firmes privées qui soutiennent la formation supérieure américaine. D’entrée de jeu, ils conviennent tous que les raisons de quitter son emploi sont multiples.

Corynn Myers est stratège chez Convince & Convert, auparavant elle était directrice adjointe au marketing et au bureau des communications « essentielles » à l’Université du Michigan. Elle affirme avoir notamment quitté le secteur universitaire parce qu’elle adore apprendre et que les opportunités de perfectionnement et de formation continue disparaissaient peu à peu.

Seth Odell est depuis un an fondateur et PDG de Kanahoma, une agence de marketing éducatif principalement basée à San Diego. Avant cela, il a passé 15 ans dans l’enseignement supérieur, où il a occupé différents rôles à la UCLA, à la Southern New Hampshire University. Pendant les quatre années précédant son départ du secteur, il a été vice-chancelier du National University System. Il a quitté pour démarrer sa propre entreprise, mais il se demande si les prix inflationnistes dans le secteur n’ont pas nuit à la « promesse » d’un secteur permettant la transformation humaine.

Kevin Tyler, l’animateur du balado, travaillait également en communications à la UCLA en tant que professionnel en marketing et communications. Il a quitté cet emploi pendant la pandémie parce que sa vision du travail avait changée. « …Il y a les aspects structurels ou opérationnels de l’expérience de l’enseignement supérieur en tant qu’employé, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, la rémunération, la façon dont le personnel peut être traité par les autres membres de votre département ou de votre institution, mais il y a aussi des aspects culturels, n’est-ce pas ? » Il évoque le fait que le secteur est sous-financé.

Cela permet une discussion sans complaisance où les interlocuteurs sont en mesure de présenter leurs perspectives personnelles d’une certaine perte d’attractivité du secteur universitaire en tant qu’employeur, du moins aux États-Unis. (Tyler: « Higher ed was once kind of the most stable and, dare I say, a coveted position to have, and we see people leaving the profession in droves, but especially I see it in marketing and communications folks. »)

Les sujets abordés dans cette balado sont…

  • Les facteurs déterminants de la “grande démission” qui balaie l’enseignement supérieur (2:35)
  • Les éléments qui ont conduit au départ de Kevin [Tyrell] et les implications plus larges auxquelles l’enseignement supérieur doit faire face pendant cet exode massif (7:55)
  • Les changements structurels que l’enseignement supérieur doit faire pour retenir le personnel actuel et attirer de nouveaux travailleurs (19:46)
  • Comment l’enseignement supérieur, en tant que « marque », peut se positionner vis-à-vis des employés potentiels grâce à des échanges honnêtes (28:17).
  • Le jeu d’équilibre que les institutions doivent jouer lorsqu’elles prennent des décisions qui améliorent le moral des troupes ou celles qui augmentent le classement (35:53).
  • La politisation de l’enseignement supérieur et son impact sur le secteur (41:06)
  • Les changements que les institutions peuvent mettre en place pour augmenter l’appréciation des employés (53:08)
[Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite), puis ajusté]

Une transcription très complète est accessible à la suite du fichier audio.

D’après Corynn Myers, la principale mesure à prendre pour endiguer cette vague de départs est de faire en sorte que les hauts responsables universitaires adoptent une approche plus empathique à l’égard de leur personnel:

« Je pense qu’il y a presque un manque d’empathie de la part des dirigeants de l’enseignement supérieur… Et je pense que c’est parce que les personnes qui occupent ces postes aujourd’hui sont habituées à une approche du personnel du type ‘je vous emploie, vous êtes le bienvenu’. Maintenant, la situation s’est inversée. »

Seth Odell évoque un problème plus fondamental: « Aujourd’hui, dans le marché [de la formation supérieure], il y a une crise de confiance; de notre vivant, on n’a jamais eu si peu confiance en l’université… Et je pense que cette crise de confiance n’est pas seulement externe, elle est aussi interne ».

L’auteur de la page Web – qui signe Higher Voltage – se demande si la vague actuelle de départs représente une perte de foi fondamentale en la mission de l’enseignement supérieur ou s’il s’agit-il d’une crise de confiance sérieuse, mais réparable.

[Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)]

Cette possible perte de sens pour le secteur universitaire américain est souvent évoquée pendant l’entrevue:

« …I think we have to ask, what are we really doing and why? Why does the world need what we do? And if we could truly answer that, I think some of this naturally solves itself, if that makes sense. » (Seth Odell)

Source: « The Great Resignation Hits Higher Ed – Seth Odell and Corynn Myers », Higher Voltage (baladodiffusion), Voltedu.com, 9 novembre 2021 (58 min 13).

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À propos de l'auteur

Jean-Sébastien Dubé

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