Marc Couture m’a fait parvenir il y a quelques semaines un article de Jeffrey Selingo du Washington Post où l’on compare différentes générations de classements d’universités aux États-Unis. Ces divers classements semblent démontrer que les priorités des futurs étudiants – ou, du moins, de ceux qui évaluent les établissements pour eux – changent.
D’après l’auteur, une première génération de classements consistait surtout en un concours de beauté à partir des profils des recteurs.
Une seconde génération (il y a environ 25 ans) s’est mis à organiser des renseignements quantitatifs à la manière des guides de consommateurs (U.S. News). Toutefois, elle s’intéressait surtout aux caractéristiques des établissements associées au prestige:
- le type d’étudiants acceptés (moyennes générales et cotes),
- combien était dépensé pour le corps enseignant (salaires et grosseurs des classes),
- persévérance et diplomation des étudiants.
Notons qu’un représentant de U.S. News répond à Selingo que leur méthodologie a changé en 2014 pour tenir compte davantage des résultats…
Plus récemment, des classements ( Money, Economist, College Scorecard, LinkedIn) se sont mis à évaluer ce qui arrivent aux étudiants après la diplomation (emplois, salaires et niveau d’endettement).
Enfin, de nouveaux classements (Gallup) tentent d’évaluer le bien-être des étudiants diplômés selon cinq dimensions: sociale, financière, sentiment d’être utile (sense of purpose), lien avec la communauté et santé physique.
« The latest addition to this group is Gallup, which on Thursday announced plans to certify colleges on the “well being” of their graduates. In previous research as part of the annual Gallup-Purdue Index, the polling firm surveyed some 30,000 bachelor’s degree recipients and 1,500 associate’s degree holders nationwide to measure their well-being (that is, being happy, comfortable, and satisfied) […]. Just 11 percent of college graduates are thriving in all five dimensions. More than one in six aren’t thriving in any. » (Selingo, 2016; nos emphases)
Il semble que Gallup mesurera les efforts d’une institution donnée pour améliorer le bien-être de ses étudiants et de son personnel. George Mason University en Virginie a fait du bien-être un élément central de son plan stratégique:
“Most of the outcomes people associate with a university now are about employment,” George Mason President Ángel Cabrera told me. “Our goals should be more than that. We claim to engage our students, train our citizens. We need to measure whether we are actually producing such graduates.” (Selingo, 2016)
Dans l’article, le journaliste remarque que, selon une étude récente de UCLA, seuls 18 % des étudiants américains estiment que les classements par les magazines ont un impact significatif dans le choix de leur institution d’enseignement.
Source: Selingo, Jeffrey, “The End of College Rankings as We Know Them“, The Washington Post, 6 février 2016