Francis Beauchamp-Goyette, un étudiant à la maîtrise, attire mon attention sur ce paragraphe d’un rapport du Conseil supérieur de l’éducation intitulé La formation à distance dans les universités québécoises: un potentiel à optimiser (juin 2015):
“De surcroît, la présence de nouveaux joueurs en enseignement supérieur fait surgir un questionnement sur l’avenir de l’université, puisque sa position de gardienne du monde du savoir pourrait s’affaiblir (Cornford et Pollock, 2004, cités par Bertrand, 2010, p.72). Des experts internationaux vont même jusqu’à s’inquiéter du fait que les universités délaissent le champ de la formation à distance en particulier, voire de l’ensemble de leurs activités d’enseignement, au profit d’entreprises à but lucratif […]. Une éventuelle séparation entre un secteur public axé sur la recherche et un secteur privé axé sur l’enseignement paraît possible à Daniel (2012a) puisque, aux États-Unis du moins, le financement public des universités est axé sur la recherche. Avec ce « marché » privé de la formation à distance et la popularité grandissante des REL [i.e. “ressources d’enseignement libres”] et des MOOC, le rôle de l’université pourrait ainsi se limiter à l’évaluation des apprentissages, à la reconnaissance des acquis et à la certification. Dans ce scénario, les universités pourraient toutefois demeurer garantes du système symbolique de reconnaissance des acquis scolaires, en vertu de leur rôle de certification.
À ce sujet, Bertrand (2010, p.73) estime en effet improbable que d’autres prestataires de formation remplacent les universités étant donné qu’ils ne disposent pas des « mécanismes de validation-certification que seule l’université peut fournir ». Certes, les badges, attestations et certificats décernés à l’issue des MOOC pourraient, éventuellement, ébranler ce système de reconnaissance dans la mesure où les étudiants et les employeurs pourraient leur attribuer une valeur équivalente à celle des diplômes officiels des universités reconnues.” (page 40)
Conseil supérieur de l’éducation du Québec, La formation à distance dans les universités québécoises: un potentiel à optimiser, Avis au Ministre de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche, 24 juin 2015, p.40 [document PDF]