Définitions
Le concept de translittératie, apparu en 2005, est encore instable. Toutefois, trois définitions circulent :
- « l’habileté à lire, écrire et interagir par le biais d’une variété de plateformes, d’outils et de moyens de communication, de l’iconographie à l’oralité en passant par l’écriture manuscrite, l’édition, la télé, la radio et le cinéma, jusqu’aux réseaux sociaux », (Sue Thomas, États-Unis);
- la « translittératie (…) regroupe en son sein la triple maîtrise de l’information, des médias et du numérique et englobe la notion d’éducation (à la française, comme dans « éducation aux médias ») et la notion d’alphabétisation (à l’anglaise, comme dans « media literacy »), rendant compte de la double dimension abstraite et pragmatique du phénomène considéré. » Divina Frau-Meigs, France);
- « être capable de lire, écrire et compter avec tous les outils à disposition (de l’écrit à l’image, du livre au wiki) » (…) « être capable de chercher, évaluer, valider et modifier l’information selon ses contextes d’usage (le code, l’actualité, le document) ». (Projet Translit, Agence nationale de la recherche, France).
La translittératie est donc la convergence entre trois littératies (informationnelle, médiatique et informatique) par la prise en compte de compétences/connaissances/notions communes travaillées selon les contextes d’usage de l’information. Nous sommes donc face à une approche translittératique de l’information qui permet aux élèves d’acquérir non plus une culture mais des Cultures de l’information.
Des compétences translittératiques à développer
En écho à deux grandes recherches (rapportées dans la dépêche Les natifs numériques : branchés! Compétents?), Aline Bousquet affirme, recherches à l’appui, que les jeunes nés avec le numérique ont des habiletés mais pas vraiment de compétences quand vient le temps de se servir du numérique pour apprendre. Il importe donc de les former aux contextes d’usage de l’information et ce, en se servant du modèle 3D (l’information comme document, comme dispositif et comme données) développé par Frau-Meigs, et à la maîtrise de différentes compétences selon les trois littératies en jeu :
Quelques exemples de projets translittératiques
Aline Bousquet a développé une grille d’analyse et de construction de projets translittératiques :
Voici trois exemples de projets selon la grille :
Bousquet termine son article en demandant si l’intégration de la démarche translittératique dans les pratiques pédagogiques ne deviendra pas une particularité de l’enseignement…
Source –
Bousquet, Aline. De l’EMI à la translittératie : sortir de notre littératie. Docs pour doc. 18 juin 2015.
Passionnant!