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PhD en sciences humaines : deux rapports (Canada et États-Unis)

Le Canada et les États-Unis viennent tous les deux de publier un rapport sur le doctorat en sciences humaines:

Un groupe d’experts composé de quatre représentants du projet sur l’avenir des études supérieures en sciences humaines (Future of Graduate Training in the Humanities Project), commandité par plusieurs partenaires, y compris le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH), a présenté son livre blanc sur l’avenir des titulaires de doctorats en sciences humaines (White Paper on the Future of the PhD in Humanities), publié l’an dernier. Le rapport soutient qu’il faudrait repenser l’objectif de l’enseignement supérieur, particulièrement en sciences humaines, afin de mieux préparer les étudiants à occuper des emplois ailleurs qu’en milieu universitaire (NDLR : notre emphase).

[…] (La Modern Language Association des États-Unis a publié un rapport semblable après une enquête de deux ans sur les programmes de doctorat. Sidonie Smith, directrice de l’institut des sciences humaines de l’Université du Michigan et ancienne présidente de la Modern Language Association, fait partie des coauteurs des deux rapports.)  (NDLR : ce rapport fait l’objet d’une autre dépêche.)

Le Livre blanc présente sept recommandations aux pages 19 et 20.

  1. La création d’un service de planification et de placement consacré aux carrières professionnelles autres qu’académiques.
  2. La thèse devrait être remplacée par un ensemble cohérent de projets.
  3. La durée d’un doctorat devrait être d’un maximum de 5 ans.
  4. Le rehaussement des critères de compétences numériques (digital literacy).
  5. L’élargissement des conditions d’admission à d’autres critères que les résultats académiques.
  6. L’appropriation de la problématique des carrières non académiques en sciences humaines par tous les acteurs : étudiants, professeurs et administrateurs.
  7. La signature d’une entente entre les organisations leaders en sciences humaines afin de suivre l’évolution des programmes de PhD : recrutement, durée des études, taux de diplomation, insertion professionnelle (3, 5 et 10 ans après avoir obtenu leur diplôme ou l’avoir abandonné).

Il ne semble pas y avoir eu de remise en question du nombre de PhD en sciences humaines ni du nombre d’étudiants qu’on y inscrit.

Julie Godbout, stagiaire postdoctorale en génomique des arbres, a laissé un commentaire sur l’article de Samson dans lequel elle se demande si on ne produit pas trop de diplômés PhD.

C’est une question qui a été posée lors d’une journée de réflexion sur la formation à la recherche qui était organisée par le Scientifique en Chef en avril 2013. Malheureusement, ce thème a été très peu abordé lors des discussions; la question ayant été, pour ainsi dire, écartée du revers de la main. 

Car il s’agit d’une question épineuse. En effet, la formation d’étudiants au doctorat est une des bases sur lesquelles repose la recherche scientifique en milieu universitaire. Par exemple, en 2007, les doctorants ont contribué à 30% des articles scientifiques publiés. Vouloir modifier à la baisse le nombre d’inscrits au doctorat, tout en maintenant la productivité scientifique, impliquerait des changements structurels importants au monde de la recherche.

Sources:

Samson, Natalie. L’avenir professionnel des doctorants, un sujet chaud du congrès de cette année. Affaires universitaires. 4 juin 2014.

White Paper on the Future of the PhD in the Humanities. Institute for the Public Life of Arts and Ideas, McGill University. December 2013

Godbout, Julie. Who wants to be a gestionnaire? Agence Science-presse. 27 avril 2014, 21h40

 

 

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Sonia Morin

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