Depuis la rédaction de ma dépêche «Faire classe, mais à l’envers», le concept même de « flipped classroom » – ou si vous préférez de «classe inversée» – me hante et oriente nombre de mes recherches de veille.
Voici un aperçu de ce que j’ai pu lire (et entendre!) sur le sujet:
- Un texte de Karl Fish «We see this as the future of the Higher Education», qui réfère à un article paru dans New York Times à propos de la prolifération des formations en ligne. Fish explique pourquoi la formule dite hybride lui paraît être la voie royale à emprunter en enseignement supérieur. En admettant bien sûr, que la logique marchande ne soit pas seule reine à bord et que certains principes prévalent. Fish parle (tout comme il en est question dans l’approche de «classe inversée») de la nécessité d’implication des étudiants et de la mise en valeur des forces de chacun de modes, déterminant ainsi l’ordre et le type d’activités à proposer;
- Puis cette web conférence que Jean-Sébastien m’a signalée «Flipping the college classroom», où Robert Talbert (professeur de mathématiques, Franklin College et Grand Valley State University) expose sa démarche et les outils qui lui servent à «renverser» sa classe;
- Ce billet de Derek Bruff (directeur Centre d’enseignement, Vanderbilt University) «Mobile learning and the inverted classroom», qui explique en quoi l’usage d’appareils mobiles devient si intéressant pour la livraison de contenus dans le modèle de «classe inversée» et décrit les expériences des professeurs Eric Mazur (professeur de physique, Harvard University) et Robert Talbert (oui, oui! celui-là même de la webconférence). D’après Bruff, Mazur réussit à intégrer l’apprentissage par les pairs en libérant le temps classe habituellement réservé au transfert des connaissances («Confessions of a converted lectured»), alors que Talbert crée des documents simples et efficaces (vodcasts, ppt animés, etc.) que les étudiants doivent s’approprier avant d’entrer en classe;
- Ou encore cet article de la North Carolina State University « Leaving lectures behind », dans lequel on parle entre autre des professeurs Beichner et McCammon qui tentent par leur travail de redonner ses lettres de noblesse à l’exposé magistral… Comment ? En le transformant habilement en «vodcast»!
La veilleuse que je suis reste “bouche-bée” devant tant d’écrits qui, bien que ne parlant pas uniquement de l’approche de «classe inversée», convergent cependant tous vers elle (en tout ou en partie). Ce qui pouvait passer pour un mirage, il n’y a pas si longtemps (relire à cet effet «Le rêve de Khan», un billet de Jean-Sébastien publié en mars dernier), semble se multiplier et se définir à plusieurs niveaux et dans différents champs de formation. N’est-ce pas ce que l’on pourrait appeler une tendance lourde?
Sources :
«Leaving lectures behind», site de la North Carolina State University, page lue le 23 septembre 2011.
Bruff, Derek, «Mobile learning and the inverted classroom», [blogue personnel], 28 avril 2011 [page lue le 22 septembre 2011.]
Dubé, Jean-Sébastien, «Le rêve de Khan», L’éveilleur, 15 mars 2011.
Fisch, Karl, «We see this as the future of higher education», Fisch Algebra 2010-2011 [blogue], 8 novembre 2010 [page lue le 23 septembre 2011].
Gaulin, Francheska, «Faire classe, mais à l’envers ! (flipped classroom)», L’Éveilleur, 14 septembre 2011.
Mazur, Eric, «Confessions of a converted lecturer: Eric Mazur », YouTube, 12 novembre 2009, durée : 1 h 20.
Talbert, Robert, «Flipping the college classroom », Casting out nines, 22 septembre 2011 et (pour bientôt) présentation en ligne, Amatyc Webinars.
Veilleuse pendant plus de 10 ans, mes recherches et sujets d'intérêt tournaient autour des multiples usages de la vidéo à des fins d'enseignement et d'apprentissage. Je resterai, même à la retraite, fidèle lectrice de ce blogue qu'est L'Éveilleur!
Pas mal intéressant ta série sur la classe inversée. Merci de toutes ces références.