Suggéré par ma collègue Francheska Gaulin.
La mode est à l’entrepreneuriat dans les universités, notamment dans les écoles de gestion et d’ingénierie. On apprend que “65 % [des grandes écoles de France] disposent d’un incubateur, en propre ou partagé”, mais “doivent avant tout définir leur modèle : fermé, “au bénéfice des seuls étudiants et alumni”, ou ouvert, en vue de “diffuser les compétences au sein de l’écosystème”. Et décider de leur positionnement : pré-incubation, incubation ou développement de l’entreprise.” (Makary, 2017)
En parallèle, des service privés s’organisent… Fin juin 2017, en présence du Président de la république Emmanuel Macron, on inaugurait Station F, un “campus de start-ups” (destiné à accueillir 3000 jeunes pousses), incubateur de 34 000 mètres carrés [la Tour Eiffel couchée!], ouvert 24 h/24, 7 jours/7, situé dans le 13e arrondissement à Paris.
L’idée de Xavier Niel, son concepteur – et cerveau derrière l’École 42 dont nous vous avons déjà parlé – est de “rassemble[r] tout un écosystème entrepreneurial sous un seul et même toit”. En un lieu, on trouvera tout ce dont une jeune pousse a besoin pour se développer:
- 3000+ stations de travail dans la zone start-up
- de gigantesques open spaces
- 60 salles de réunion
- 26 programmes d’accompagnement de start-up internationaux
- 1 makerspace/ fablab pour le prototypage
- 1 restaurant, 4 cuisines, 1 café, 1 bar
- 8 espaces événementiels (juste l’équipe permanente de Microsoft installée sur place compte en organiser 200 par année!)
- des géants du numérique (Facebook, Microsoft, Vente privée, Ubisoft, Amazon Web Services…),
- des spécialistes de l’entrepreneuriat (“de nombreux business angels et des fonds d’investissement (Daphni, Kima Ventures, etc.)”
- “plusieurs établissements d’enseignement supérieur, notamment de grandes écoles”: HEC, l’Edhec, l’IFM (Institut français de la mode), Télécom ParisTech…
- “des services administratifs […](bureau de poste, banque, BPI France, Cnil)”
Résumé: “On devrait presque pouvoir aller à la Station et créer son entreprise sans en sortir”, récapitule en souriant Jean-Michel Ledru, directeur d’Edhec Young Entrepreneurs”.
Un autre objectif est de maximiser les échanges de façon à ce que les start-ups puissent devenir clientes des grands groupes, alors que ces derniers “pourraient également devenir de potentiels clients pour les jeunes pousses de la Station F. Et, pourquoi pas, des partenaires en matière de codéveloppement ou de financement” (Peltier, 2017, gras dans le texte original).
De tels espaces ont également des objectifs pédagogiques: ils permettent de sensibiliser les étudiants à la réalité des start-ups et de mettre en contact étudiants et jeunes entrepreneurs dans des rapports gagnants-gagnants:
“…Les écoles construisent de nombreux ponts entre leur offre de formation et leur structure d’aide à la création d’entreprise. Plaçant leur incubateur au cœur de la pédagogie. […] De la découverte en cours au passage à l’action, il n’y a parfois qu’un pas. […] “…La création de l’incubateur nous permet de fournir aux élèves motivés tout le nécessaire pour passer de l’idée au projet d’entreprise” [Christophe Baujault, directeur de l’ECE, gras dans le texte original]. (Authemayou, 2014)
Sources:
Authemayou, Céline, “L’incubateur, un outil pédagogique“, Educpros.fr, 4 avril
Makary, Laura, “Incubateurs : les grandes écoles s’interrogent sur le modèle à adopter“, Educpros.fr, 5 avril