Jacques Rodet, conseiller pédagogique indépendant et spécialiste du tutorat à distance, publiait en 2007 un billet sur le rôle d’évaluateur du tuteur à distance sur le blogue qu’il anime sur le tutorat.
Rodet décrit brièvement le débat entre ceux qui prônent l’évaluation soit strictement formative, soit strictement sommative. Il prend position en disant qu’il faut combiner les deux, en insistant davantage sur l’évaluation formative. Rien de bien nouveau ici. Cependant, Rodet poursuit en soulignant que le point de vue institutionnel est bien souvent du côté strictement sommatif, avec des évaluations automatisées par questions à choix multiples (un paradigme d’évaluation behavioriste dont les pédagogue contemporains connaissent bien les limites). Les institutions ne seraient pas souvent prêtes à rémunérer les tuteurs à la hauteur du temps et du soin que l’on doit consacrer à l’évaluation formative avec rétroaction personnalisée à chaque apprenant. C’est pourtant, selon lui, le type de rétroaction qui soutient le mieux l’apprentissage :
Un autre élément pèse de tout son poids dans la prépondérance de l’évaluation sommative, c’est la non reconnaissance de l’évaluation comme activité pédagogique à part entière. Or, les retours aux apprenants suite à une évaluation sommative, et particulièrement lorsqu’on recourt aux QCM, ne nécessitent pas beaucoup de temps pour les produire. Or, la plupart des institutions de formation ne sont pas prêtes à rémunérer les tâches d’évaluation et plus précisément le temps nécessaire à formaliser les retours à l’apprenant. Ne faut-il pas voir dans cette situation, d’une part, l’expression d’un fait acquis où l’on considère l’enseignement et non le soutien à l’apprentissage comme la fonction première des formateurs et d’autre part, que l’évaluation est davantage conçue au service des formateurs, des institutions et des commanditaires plus qu’à celui des apprenants ?
Dans un contexte de développement de la FAD à l’UdeS, le billet de M. Rodet me semble un avertissement dont on doit tenir compte.