Un nouveau rapport du Conference Board du Canada – en partenariat avec le Centre des compétences futures – indique que ChatGPT est surtout « susceptible de bouleverser les professions qui font appel aux compétences en rédaction et en programmation » [nos emphases] et que « les travailleurs du savoir et ceux des STIM [sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques] seront probablement les plus touchés »
« Il y a fort à parier que les outils comme ChatGPT toucheront les professions qui requièrent à la fois des compétences en rédaction et en programmation. Selon le Conference Board du Canada, les emplois qui exigent simultanément de solides compétences dans ces deux domaines sont rares – mais ils existent, comme c’est le cas de certaines professions des STIM et du secteur du savoir. Les travailleurs exerçant l’une ou l’autre de ces professions, qui requièrent des compétences à la fois en rédaction et en programmation, seront les plus touchés par le recours aux outils d’IA générative. »
Le rapport explique que, de manière générale, les emplois qui requièrent d’importantes compétences rédactionnelles (ex: journalistes) ne requièrent que peu ou pas de compétences en programmation et vice versa (ex: analystes de données). Cependant, « de nombreux postes d’ingénieurs, de professeurs et de chercheurs de niveau postsecondaire, et de gestionnaires et de techniciens des systèmes d’information », psychologues, physiciens et astronomes, agents de statistiques, évaluateurs de systèmes informatiques, mathématiciens et statisticiens, etc. exigent cette double compétence. Ces professions risquent d’être particulièrement touchées par les IA génératives.
« L’intégration d’outils d’IA laisse poindre d’importants gains de productivité. Une étude révèle que dans certaines professions ciblées [spécialistes marketing, rédacteurs de demandes de subvention, experts-conseils, analystes de données, professionnels des ressources humaines], ChatGPT permettait d’accroître de 40 % la vitesse d’exécution et de 18 % la qualité du travail accompli. » (Burt, 2023; notre emphase)
« Dans presque toutes les organisations, ChatGPT peut s’avérer utile pour accomplir une série de tâches liées à la rédaction, dont :
- rédiger de la correspondance, comme des courriels et des notes internes;
- traduire des textes simples;
- réviser des textes, y compris corriger des erreurs de grammaire et d’orthographe;
- rédiger des textes en langage simple afin de les rendre accessibles à un plus vaste public;
- créer du contenu simple pour le Web ou les médias sociaux. »
Toutefois, le rapport fait état de diverses limites actuelles des IA génératives:
- moins bien adaptées à la création d’idées nouvelles, qui demandent des formulations plus complexes;
- langage souvent réducteur et répétitif;
- sources obsolètes;
- manque d’originalité ou de nuances;
- induction de biais dans les contenus.
Le Conference Board en conclut que de telles limites font que « les travailleurs doivent posséder certaines connaissances » et « faire preuve de discernement pour les utiliser efficacement ».
On pense donc que les IA génératives comme ChatGPT sont susceptibles de soutenir les travailleurs plutôt que de les remplacer. »
Une dernière section du rapport mentionne que « [l]es organisations doivent élaborer des politiques sur l’utilisation appropriée de ces outils et surveiller l’évolution de la réglementation afin d’atténuer les risques en matière de concurrence et de sécurité et pour tirer parti des possibilités qu’offrent les outils comme ChatGPT ». Ainsi, « un sondage révèle que 28 % des travailleurs américains utilisent déjà ChatGPT au travail, même si, dans certains cas, leur employeur en a explicitement interdit l’utilisation ». Le Conference Board recommande aux employeurs de « dresser une liste d’exemples précis d’utilisations appropriées ».
Sources:
Burt, Michael, (16 novembre 2023), ChatGPT: Répercussions pour les organisations et les travailleurs (Exposé des enjeux), Le Conference Board du Canada, 15 p. [téléchargement gratuit avec inscription]
Conference Board du Canada (16 novembre 2023), « Les répercussions de ChatGPT sur l’avenir du travail » (communiqué de presse), Globe Newswire.
