Dès 2003, la conférence des grandes écoles (CGE) en France a établi une charte pour l’intégration du développement durable à la formation. Comme quoi cette préoccupation est réelle depuis un bon moment déjà. L’une des onze commissions de la CGE porte sur le Développement durable et la responsabilité sociale. La commission a mis sur pied un référentiel Plan vert en lien avec la loi Grenelle 1 de l’environnement (grille d’autoévaluation). Mais près de 15 ans plus tard, force est de constater que les progrès sont lents. Cet article fait le constat que le développement durable peine à faire son entrée dans la formation.
D’une part, les ingénieurs sont formés comme des super techniciens: « les ingénieurs gèrent des petits bouts de problèmes sans prendre de la hauteur, sans considérer le projet dans sa globalité et ses conséquences sociétales », estime une étudiante en génie. Le développement durable est “saupoudré” et non pas intégré de façon systémique selon l’expérience des étudiants.
D’autre part, “[l]es clients des écoles d’ingénieurs sont principalement des industriels, ces derniers recrutent des ingénieurs qui produisent sans se poser de questions.” C’est ce qui expliquerait le scandale du “dieselgate”. Ceci étant dit, un responsable du développement durable à l’Institut national des sciences appliquées de Lyon observe une “génération d’étudiants qui veulent utiliser leurs formations pour changer le système”. C’est le point de départ du webdocumentaire Ingénieur pour Demain.
Sources:
Site de la Commission Développement durable et responsabilité sociétale de la Conférence des grandes écoles.
Valensi, Théo et al. 2017. Ingénieur pour demain (document vidéo). La Mouette médias. Lyon (41 min 39).
Nunès, Eric. 2017. Des élèves ingénieurs de plus en plus écoresponsables. Le Monde. 2 novembre 2017.