Un récent billet sur le site Inside HigherEd en lien avec le sujet en titre a attiré mon attention. Face aux bouleversements qu’ont notamment apportés les technologies et les programmes favorisant le développement de compétences chez l’étudiant, deux professeurs présentent les bénéfices et les défis potentiels en lien avec le changement du rôle du professeur qui intègre le “coaching” pour mieux accompagner les étudiants dans leurs apprentissages. Selon ces derniers, le coaching est un processus personnalisé et continue qui facilite l’apprentissage des étudiants, dans le contexte où ces derniers cherchent à résoudre des problèmes disciplinaires de plus en plus complexes:
« Coaching is a personalized and continuous process that facilitates student learning and development to improve performance in solving discipline-related problems. Faculty coaches question the learner until the learner acquires facts and builds ideas for creative problem solving. »
L’approche d’un programme soutenu par le coaching se veut différente de l’enseignement dit traditionnel dans sa conception de la relation professeur-étudiant, alors que les deux parties sont en constante communication. L’apprentissage se construit progressivement en lien avec des actions définies par les étudiants:
« Coaching looks markedly different from teaching. For instance, learners in our competency-based programs meet with faculty by phone, synchronous online communication software or in person every two weeks at a minimum, with meetings lasting about 30 minutes. Coaches begin each conversation by building a connection with learners. They then proceed to a review of learner-generated action items from previous coaching sessions. Coaches and learners celebrate successes, but also have frank discussions about missed opportunities, roadblocks or negative behaviors. Coaching sessions end with learner-generated action items and clear measurable goals. »
Selon les auteurs, les bénéfices potentiels du coaching sont:
- Le coaching permet d’établir des relations plus solides entre le corps professoral et les étudiants: le professeur permet à ses étudiants non seulement de bénéficier de ses connaissances et de son expérience, mais aussi de les accompagner à trouver par eux-mêmes des réponses à leurs questions;
- Le coaching améliore la performance des élèves, y compris les performances qui ne sont pas liées au contenu: par exemple, en facilitant des stratégies gagnantes de recherche d’emploi à la fin des études;
- Le coaching émule mieux le genre de relation que les étudiants vont développer à l’extérieur de l’université;
- Le coaching augmente la rétention: les étudiants ont tendance à persévérer davantage dans les programmes qui offrent un soutien continu;
- Le coaching offre un meilleur ratio coûts/bénéfices: les coûts d’une telle approche sont plus élevés au départ mais donnent de meilleurs résultats au final.
Les défis sont:
- Le coaching nécessite des processus d’évaluation nouveaux ou remaniés (incluant les exigences de promotion du corps professoral): le soutien téléphonique ou via les différents outils accessibles sur le Web est parfois moins visible et peut sembler difficile à quantifier comparativement aux rencontres en personne qui sont calculées en terme de temps par étudiant.
- Le coaching, s’il est mal géré, peut être désastreux pour les étudiants: la formation initiale des professeurs est une condition de succès incontournable.
- Le coaching nécessite une planification réfléchie et la définition de limites claires auprès des étudiants: le “coach” est disponible, mais pas 24 heures sur 24! Établir les règles du jeu dès le départ est un élément critique au succès.
- Le coaching pourrait être vu comme un argument pour éliminer les professeurs à temps plein: en réalité, un accompagnement aussi étroit, exigeant et complexe au niveau des connaissances et de l’expérience antérieure ne peut être délégué à du personnel ayant des qualifications moindres.
Source: Seifert, Christine & Chapman, Richard. The Coaching Transformation. Inside HigherEd, 27 avril 2015.