Dans un article précédent, je vous présentais les risques associés au développement de l’intelligence artificielle sans une plus grande intégration des femmes au secteur des technologies de l’information (TI). C’est en marge de la 7ème édition de la Journée de la Femme Digitale, qui s’est tenue le 17 avril dernier à Paris, que j’ai pris connaissance d’une entrevue avec Laurence Lafont, Chief Operations Officer [sic] chez Microsoft France, qui aborde de front cette problématique . Cette dernière souligne en effet que son secteur d’activité est plombé par une diminution du nombre de femmes dans les filières scientifiques et qu’il faut que le réseau de l’éducation redouble d’ardeur pour les sensibiliser très tôt aux différents domaines scientifiques :
“Ça bouge, mais quand on voit que dans les filières scientifiques, le nombre de femmes a régressé, ce n’est pas rassurant. Il ne faut pas lâcher l’affaire. Et le point sur lequel clairement nous avons encore beaucoup de travail, c’est l’école. Il faut dès le plus jeune âge, donner envie, donner confiance, combattre les stéréotypes entre les littéraires et les scientifiques.”
Lafont suggère un “mouvement national unifié” pour mieux informer et former les jeunes femmes à s’intéresser à ces métiers et à s’impliquer dans un contexte où il est prévu que de grands changements technologiques vont venir bouleverser le monde de demain:
“Il faut un engagement massif au niveau de l’Éducation nationale. J’appelle à un mouvement national unifié avec l’école pour porter ce message haut et fort dès la primaire. Comment présente-t-on les métiers du numérique ? Il faut les expliquer. Les technologies vont être omniprésentes, elles changent le monde, elles contribuent à créer le monde de demain. Alors, il faut travailler à la racine pour changer ce non-équilibre hommes femmes.”
À lire!
Source: Comte, Sophie. Laurence Lafont, Microsoft : « Les femmes ont toute leur place dans les métiers de l’intelligence artificielle ». Les Chuchoteuses, 25 avril 2019.