Tendances sociétales

France : 300 M€ pour le développement de la pédagogie dans l’enseignement supérieur

C’est dans la cadre du Programme d’investissement d’avenir (PIA) que ces 300 millions d’euros seront dégagés, grâce à la ténacité de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MENESR).

Selon Jean-Pierre Korolitski, membre du Commissariat général à l’investissement, 250 M€

seront consacrés sur dix ans à la création de nouveaux cycles sur trois axes : le numérique, la formation continue pour transformer l’université en « institution dans laquelle on peut revenir facilement » (il faudrait créer des « universités numériques tout au long de la vie ») mais surtout la réussite en licence : « C’est là qu’il faut le plus innover pour résoudre les problèmes d’échec avec un traitement de l’hétérogénéité des étudiants qui doit être plus différencié en objectifs, rythmes, méthodes… ».

Rollot rapporte que les 4 à 6 projets pilotes qui seront bientôt sélectionnés dans le cadre du programme DUNE (Développement d’universités numériques expérimentales) du MENESR devront viser une transformation numérique « massive » et « multidimensionnelle » des cursus et de toutes les dimensions de la formation, depuis le recrutement jusqu’à la diplomation, en passant par l’apprentissage actif.  C’est d’ailleurs ce que prône Sophie Pène, professeure en sciences de l’information à l’Université Paris Descartes et vice-présidente du Conseil national du numérique, qui préconise la création d’une « Agence nationale pour la pédagogie » sur le modèle de l’Agence nationale de la recherche (ANR), pour laquelle «  un professeur doit aujourd’hui dessiner les parcours dans lesquels va s’installer l’apprentissage et accorder de l’importance au savoir des étudiants plutôt que de se contenter de délivrer son cours ».

Rollot, en bon journaliste, est allé vérifier si l’apprentissage actif pouvait l’être dans des conditions plus traditionnelles, comme dans des cours en amphithéâtre.   Si la prise de notes peut être considérée comme un apprentissage actif, alors la réponse est oui.  C’est du moins l’opinion d’Amélia Legrave, doctorante du Centre de recherches interdisciplinaires (CRI) créé par François Taddei, et de Fabien Fenouillet, professeur de psychologie des apprentissages à l’Université Paris Nanterre, lequel mentionne « [e]n comparant les résultats d’étudiants qui ont pris des notes pendant le cours, d’autres non, d’autres enfin qui n’ont fait que lire le cours sans y assister, on constate que ce sont ceux qui ont pris des notes plutôt que d’avoir tout le cours qui ont les meilleurs résultats ».

Il serait intéressant de voir quels projets seront retenus et comment les fonds seront dépensés.  À suivre, donc.

Source – Rollot, Olivier.  Comment valoriser la pédagogie dans l’enseignement supérieurIl y a une vie après le bac (blogue du Monde).  25 novembre 2016.

 

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Sonia Morin

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