Dans la foulée des recommandations du rapport Preparing for the future of artificial intelligence (format PDF, 58 pages) publié plus tôt cette semaine par un sous-comité du National Science and Technology Council ainsi que la conférence Frontiers qui s’est tenu le 13 octobre dernier à l’université Carnegie Mellon (vidéo ici), le dernier numéro du magazine Wired présente une entrevue sur les impacts de l’intelligence artificielle avec le président des États-Unis sortant Barack Obama ainsi que Joi Ito, entrepreneur et directeur du MIT Media Lab. Quelques idées soulevées au cours de l’entrevue et qui font référence aux propos émis durant la conférence sont d’intérêt particulier dans un contexte académique.
- Il est utile de bien distinguer l’intelligence artificielle générale des applications spécialisées de l’intelligence artificielle. La première réfère à ce que nous pourrions imaginer dans un futur utopique ou dystopique inspirés par certains récits de science-fiction, qui voient la machine venir remplacer (voire même éliminer…) l’humain. Le second concept est davantage axé sur le développement d’algorithmes pouvant solutionner des problèmes complexes mais bien circonscrits en soutien à l’humain – un travail déjà entamé dans différents domaines, incluant l’éducation.
- Certains étudiants aux cycles supérieurs qui s’intéressent à l’intelligence artificielle doivent bien comprendre qu’il ne s’agit pas d’un problème purement informatique à solutionner, mais plutôt de comprendre comment doit se comporter l’intelligence artificielle (par exemple, comment y insuffler des valeurs sociétales ou un sens de l’éthique).
- Les gouvernements devront encourager l’innovation et faciliter les échanges entre chercheurs, pour ensuite collaborer avec ceux-ci afin de définir des cadres législatifs pertinents et sensibles à la diversité des personnes et des groupes. Du même souffle, Obama admet que les gouvernements n’ont pas investi suffisamment de ressources jusqu’ici pour soutenir la recherche et le partage des résultats, alors que le privé se positionne avantageusement pour étudier le problème et développer ses propres applications, tout en conservant la propriété des solutions.
- Une transition importante est en cours, où de plus en plus de main d’œuvre non spécialisée est remplacée progressivement par les technologies. Le travail effectué par des individus instruits pourrait aussi être visé par cette transition: son impact social devra faire l’objet de conversations impliquant tous les acteurs et des modèles économiques différents devront être envisagés pour la gérer.
À lire!
Sources:
Daditch, Scott. Barack Obama, neural nets, self-driving cars, and the future of the world. Wired, octobre 2016.
Preparing for the future of artificial intelligence. Executive Office of the President National Science and Technology Council
Committee on Technology. Octobre 2016.