Pédagogique Tendances sociétales

Écrire en contexte numérique : quelques concepts de littératie médiatique

Fondée en 2017 sous la direction de Nathalie Lacelle, professeure au Département de didactique des langues de l’UQAM, la Chaire en littératie médiatique et multimodale vise à favoriser le développement et le transfert de connaissances en recherche dans le domaine émergent de la littératie médiatique multimodale (LMM).  La LMM fait appel à plusieurs disciplines (langue, communication, lettres, arts, médias, humanités numériques).  Sur le site de la chaire en LMM on trouve une section comprenant cinq vidéos sur les concepts de la LMM.

Fondements théoriques de la LMM

Dans une entrevue (6 min.), la professeure Lacelle présente les trois paradigmes à la source des fondements de la LMM :

  1. la théorie sémiotique sociale, qui étudie comment on communique et comment le numérique a affecté l’acte de communiquer;
  2. la cybernétique, dans laquelle l’individu est réfléchi (pensé) comme un être transportant avec lui son environnement numérique (outils, ressources, réseaux) pour apprendre, comprendre et créer;
  3. le constructivisme, qui postule que le savoir se construit en collaboration, notamment à l’aide d’outils collaboratifs (connected learning) et que l’apprentissage est facilité par les environnement numériques d’apprentissage et par les réseaux sociaux.

L’écriture numérique

C’est devenu un lieu commun que d’affirmer que le numérique a transformé la manière dont on écrit grâce à ses nombreuses possibilités : depuis la fonction copier-coller qui permet de réorganiser le texte à mesure que les idées se structurent, à l’insertion d’images ou d’une vidéo, en passant par l’ajout de nombreux hyperliens.  On parlera donc d’hypertextualité, d’architecture textuelle, d’articulation des modes sémiotiques (inclusion d’images, de vidéos…), le tout en en amont de la construction même du message, donc l’acte d’écrire.  Selon Nathalie Lacelle, il ne s’agit pas d’une évolution de la pratique rédactionnelle mais bien d’une révolution.  Et cette révolution demande le développement de designs didactiques pour enseigner l’écriture en contexte numérique et former des individus qui savent rédiger avec compétence dans cet environnement.  C’est l’essentiel du propos que livre la professeure Lacelle dans une courte entrevue (3,55 min.). 

Hybridité et pratiques de création des jeunes

Dans la troisième vidéo Monique Richard, professeure en arts visuels et médiatiques à l’UQAM, aborde les concepts d’hybridité et de pratiques de création.  L’hybridité consiste en un croisement d’éléments provenant de divers ensembles en vue de générer de nouvelles formes selon divers processus de création (ou pratiques de création). Le projet principal de la professeure porte sur l’étude en contexte de la pratique de création et la diffusion de contenu par le recours à l’hybridité avec pour objectif le développement de stratégies pédagogiques et didactiques.

Les humanités numériques

Monique Lebrun, didacticienne du français depuis 30 ans et professeure à l’Université du Québec à Montréal depuis 1987. Elle est professeure associée honoraire depuis 2009,  fait état dans une entrevue substantielle (12,16 min.) de son intérêt pour les humanités numériques.

La lecture numérique

Sylvain Brehm, professeur en études littéraire à l’UQAM, précise d’emblée dans une entrevue de quelques minutes (4,38 min.) que le concept de lecture numérique n’est pas encore stabilisé et que certains parlent mêmes des lectures numériques (au pluriel).  C’est qu’il s’agit d’un domaine encore récent et que plusieurs recherches empiriques seront nécessaires pour recenser les genres et les supports numériques, en expliciter les caractéristiques afin d’identifier les compétences et les stratégies nécessaires pour former des lecteurs numériques compétents.

En conclusion, on trouve sur le site de la chaire en LMM une définition de la littératie, mais il me semble qu’elle mériterait d’être plus précise sur la dimension médiatique.

La littératie est la capacité d’une personne à mobiliser adéquatement, en contexte communicationnel synchrone ou asynchrone, les ressources et les compétences sémiotiques modales (ex : mode linguistique seul) et multimodales (ex : combinaison des modes linguistique, visuel et sonore) les plus appropriées à la situation et au support de communication (traditionnel et/ou numérique), à l’occasion de la réception (décryptage, compréhension, interprétation et évaluation) et/ou de la production (élaboration, création, diffusion) de tout type de message. (Lacelle, Lebrun et Boutin, 2015). 

Source –
Chaire en littératie médiatique et multimodale.  Site WEB.  consulté le 13 mars 2020.

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Sonia Morin

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