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Communauté scientifique : quand plagier rapporte plus que créer

Samedi 16 avril 2011,  Éric Benhamou signait dans La Tribune (France) un éditorial intitulé « Pour gagner… Il faut plagier ».   Cet éditorial cerne très bien les enjeux actuels de la recherche universitaire au regard des valeurs de notre économie :

[…] la culture de la performance, du chiffre, du résultat à tout prix qui s’impose désormais dans de larges pans de l’économie l’emporte sur toute autre considération. Le plagiat est même devenu un mode de management. Et la science n’échappe plus à la règle. Un président d’université, soucieux des classements internationaux, recrutera ainsi ses chercheurs en fonction du nombre d’articles publiés et de leur impact plutôt qu’en fonction de l’originalité des travaux. De son côté, chaque candidat aura intérêt à découper en tranches sa recherche pour multiplier les articles que personne n’aura le temps de lire. Dès lors, la sélection se fera davantage sur une batterie de critères quantitatifs (nombre de citations, de publications…) que sur le qualitatif. En résumé, les valeurs fondamentales de la science sont soumises aux mêmes pressions concurrentielles que le monde de l’entreprise. Et les comportements s’en ressentent. L’esprit scientifique s’imprègne des valeurs de la réussite entrepreneuriale. Il apparaît de plus en plus difficile de prôner la transparence, l’éthique ou l’objectivité des résultats quand aucune de ces valeurs n’est plus le gage de la reconnaissance professionnelle ou de la réussite.

Il n’y a rien à ajouter…

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Sonia Morin

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