Les auteurs de cet article sont enseignants à la NYU School of Professional Studies. Ils se sont aperçus que les sites Web que leurs étudiants développaient pour les milieux d’affaires auxquels ils étaient associés finissaient par ne pas être utilisés. Les étudiantes et étudiants recevaient leurs mandats de ces milieux d’affaires afin d’être confrontés à un “vrai” problème, développaient des sites et recevaient de la rétroaction par leurs mandateurs… mais le partenariat s’arrêtait là. “… Our goal was for the student’s output to be implemented by the partner, however, that has not yet happened, and so we have asked ourselves, ‘What could we do to foster projects where this goal is feasible?’“
Ils se sont mis à se demander ce qui constituait une “expérience concrète” de travail (a real-world experience) et si leurs attentes à ce sujet étaient réalistes. Voici l’avis de quelques partenaires.
- Pour que de l’apprentissage soit vraiment concret, il doit “générer une expérience digne de référence en incluant de vrais acteurs, qui ont de vrais défis, qui attendent de vrais résultats et qui sont prêts à fournir un réel retour d’information en cours de route”. (Jordan Levy, directeur général de CapSource, une start-up qui met en relation étudiants et entreprises)
- “… [C]e n’est pas comme si les étudiants soumettaient du code et qu’un professeur le notait et le corrigeait, parce que le monde réel n’est pas comme ça. Il ne s’agit pas de savoir si c’est la bonne méthode en termes de perception par l’enseignant, mais il s’agit de trouver une solution, ce qui résout évidemment le problème. Les étudiants doivent le faire par eux-mêmes, avec leurs pairs, et en utilisant l’internet, comme ils le feraient en tant que développeur”. (Richard O’Grady, chargé de projet, Le Wagon, une entreprise de formation en informatique et codage)
- “Si je suis un étudiant dans une classe de calcul, l’objectif final est que j’apprenne le calcul. Mais si je suis engagé dans un projet à la NASA et que j’apprends à utiliser le calcul, alors la finalité va au-delà des connaissances académiques”. (David Merry, directeur associé pour l’intégration expérientielle à la Northeastern University)
[Citations traduites avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)]
À partir de ces observations, ils réfléchissent afin d’approfondir leur compréhension de la dimension “réelle” de l’expérience d’apprentissage qu’ils font vivre à leurs étudiantes et étudiants:
“…Lorsque nous avons commencé, nous pensions que nous avions de nombreux ingrédients qui faisaient d’une expérience d’apprentissage une expérience réelle. Cependant, nous constatons aujourd’hui que le travail des étudiants n’avait pratiquement aucun enjeu dans le monde réel, si ce n’est qu’un professionnel évaluerait leur travail avec un membre du corps enseignant… dont l’évaluation finale pèserait plus lourd que celle du partenaire professionnel.”
[Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)]
Trois pistes de travail émergent de cette réflexion.
- Relier l’apprenant au partenaire. “The students should be engaging with the partner directly, asking questions, and sharing ideas to which the partner can offer feedback.” Pourtant, l’essentiel de cette dimension semble toucher à l’importance de “fermer la boucle” d’apprentissage par le soutien de l’enseignante ou de l’enseignant “…as they can help students process what they have learned and prepare them for further partner engagement“.
- Relier les apprenants à l’expérience. “…Students should not just be able to solve the problems that they know, but also be able to solve the problems that they don’t know.” La salle de classe devrait être considérée comme un espace de réflexion où les étudiantes et étudiants peuvent collaborer avec l’enseignant pour résoudre les problèmes qui surgissent au cours de leur travail avec le partenaire professionnel, en tenant compte de “l’imprévisibilité et [d]es défis imprévus”.
- Relier l’expérience au partenaire professionnel. D’une part, “les entreprises ne seront impliquées que tant qu’elles sentiront qu’elles y gagnent et, d’autre part, pour que l’expérience d’apprentissage des étudiants soit significative, les entreprises doivent être impliquées”. Le cours devrait être flexible, permettant aux enseignantes et enseignants de repenser le contenu en fonction des demandes qui se présentent. La valeur ajoutée sera plus grande si le cours répond à des défis réels auxquels l’entreprise est confrontée. De plus, adapter l’enseignement en fonction de l’évolution des exigences du projet peut aider les étudiants à concentrer leurs efforts.
Leur conclusion me paraît fort intéressante mais me semble poser des questions importantes:
“…[M]ême lorsque les étudiants sont entièrement engagés dans le monde réel, leurs efforts ont souvent peu d’effet sur les problèmes qu’ils cherchent à résoudre. Nous pensons que pour parvenir à cette dimension complexe de la fidélité au monde réel, le corps enseignant doit guider les partenaires professionnels pour qu’ils soient moins comme des employeurs et plus comme, comme l’a décrit Dave Merry [de la Northeastern University], des “éducateurs de terrain”. L’objectif que nous espérons atteindre en lançant cette discussion est double. Premièrement, nous espérons développer un cadre pour impliquer le partenaire professionnel dans l’expérience d’apprentissage ; et deuxièmement, nous espérons proposer un outil pour aider les professeurs à mieux définir les expériences du monde réel. Nous espérons que ces efforts aboutiront à l’élaboration d’un cadre qui nous aidera, ainsi que d’autres éducateurs, à exploiter le pouvoir du monde réel.”
[Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite), puis ajusté; nos emphases]
Autant je souscris à l’idée d’un partenariat pour accompagner les milieux de pratique et les sensibiliser davantage à leur rôle dans formation par l’action, autant je m’interroge: est-ce que la faible préoccupation des partenaires professionnels pour la formation ne fait pas partie du “monde réel”? L’accompagnement des milieux de pratique proposé par Acquaro et Goss n’équivaut-il pas à dénaturer l’expérience “authentique” souhaitée?
À suivre!
Source: Acquaro, Paul et Steven Goss, “Is Your Real-World Experience Real Enough?“, Faculty Focus, 11 mars 2020.