Pédagogique

Les classements des universités : qu’évaluent-ils vraiment?

Les classements des universités publiés de par le monde soulèvent la vaste – et épineuse – question des indicateurs utilisés pour juger de la qualité de la formation.

Le Times Higher Education a fait paraître les résultats d’une étude menée par les universités de Nottingham, de Lancaster et de Teeside qui questionne la façon d’évaluer la qualité de la formation, plus particulièrement la formation en sciences sociales.

À partir d’entrevues menée avec des étudiants et des enseignants, d’observations et d’analyses, les chercheurs ont procédé à leur propre évaluation en tenant compte de critères non retenus dans les classements traditionnels. (Plus de détails sur la méthodologie utilisée sont disponibles ici),

Ils ont notamment tenu compte :

1) sur le plan pédagogique

  • de la nature et de la qualité des interactions entre étudiants et enseignants (incluant les rétroactions)
  • de la façon de mener les discussions de groupe
  • du soutien offert aux étudiants dans leurs études

2) sur le plan personnel

  • du développement des habiletés professionnelles (« employability skills »)
  • du développement de l’empathie
  • du changement dans l’identité personnelle

L’étude révèle que les institutions moins prestigieuses, généralement moins bien classées aux classements officiels, s’en tirent le mieux si l’on considère l’ensemble de ces critères.

Au-delà des critiques qu’une telle démarche ne manque pas de susciter (voir notamment les commentaires ayant fait suite à la publication de l’article du Times Higher Education), l’étude fournit des pistes susceptibles d’alimenter la réflexion autour de ce que l’on pourrait attendre d’une formation universitaire, du type de diplômé qu’elle pourrait former… et de la façon d’évaluer si elle y parvient réellement.

Sources :

Simon Baker, “Topsy-turvy ranking in social science teaching”, Times Higher Education, 10 novembre 2011.

Topsy-turvy ranking in social science teaching”, Registrarism, 14 novembre 2011.

Simon Butt, “Degree education ‘more equal’ than league tables claim”, UK Campus – University of Nottingham Press Release, 8 novembre 2011.

Diversifier sa clientèle avec un programme court de 2e cycle pour « donner un sens à sa vie »
Cours ouvert d’intelligence artificielle
+ posts

À propos de l'auteur

Catherine Vallières

1 commentaire

  • Il serait intéressant de faire un classement qui considère principalement des critères dont l’impact sur l’apprentissage est important et bien démontré par des méta-analyses ou par une abondance d’études rigoureuses. Ce billet va exactement dans ce sens, mais imaginons que l’on combine les critères.

    À titre d’exemple, on pourrait prendre les 7 principes de la méta-analyse de Chickering et Gamson (1987) et voir comment les universités tirent leur épingle du jeu en fonction de ces critères. Ça n’est qu’un exemple : il faudrait compléter avec d’autres études et méta-analyses pour avoir un éventail contemporain des pratiques à considérer.

    Mais au-delà de sonder les méthodes et approches, il serait utile de mettre ces informations en relation avec les résultats obtenus. Ça ferait avancer les connaissances sur ce qui fonctionne bien en éducation post-secondaire.

Laisser un commentaire