Sous le thème “Enseigner à l’heure des enjeux planétaires : stratégies pour intégrer le développement durable à ses cours“, une école de printemps pour la communauté enseignante a été organisée le 14 mai dernier à l’Université de Montréal, en formule à distance. En fait, cette activité, prévue à l’origine en 2020, s’inscrit dans la programmation du CLAD (Construire l’avenir durablement) de l’UdeM, en partenariat avec HEC Montréal et Polytechnique Montréal. Parmi la cinquantaine de personnes participantes, on trouvait des professeurs, des enseignants, des conseillers pédagogiques ou des coordonnateurs en développement durable. C’est avec plaisir que j’ai participé à une discussion sur les formules pédagogiques en vue d’aborder le développement durable.
Une programmation visant à « transformer des cours »
Le fil conducteur de cette demi-journée : alimenter les personnes enseignantes qui souhaitent faire davantage de place au développement durable ou à l’écoresponsabilité dans leur enseignement. Présentations et discussions en sous-groupes, de même qu’échanges à partir de « vrais » plans de cours étaient à l’honneur.
La demi-journée a été lancée par un mot de la vice-rectrice aux affaires étudiantes et aux études, Louise Béliveau, qui s’est appuyée sur les résultats d’une enquête menée auprès de la communauté étudiante de trois institutions montréalaises. D’après la professeure Béliveau, une forte majorité d’étudiantes et étudiants est intéressée ou très intéressée à ce que des enjeux de développement durable, ainsi que le concept de développement durable soient intégrés à leur formation.
Au fil de cette école de printemps, différentes pratiques innovantes ont été mises de l’avant. Parmi celles-ci, mentionnons l’intervention de David Montmigny et Morgane Botrel qui ont présenté leur cours Horizon Risques et défis du 21e siècle. Pour élaborer ce cours au choix de 1er cycle, les deux doctorants ont bénéficié de bourses Fellows HORizon Louis Gagnon de la Faculté des arts et des sciences de l’UdeM ainsi que d’un accompagnement pédagogique personnalisé. Le programme de bourses vise à permettre aux doctorants de se pencher sur des enjeux de société liés à leur discipline dans une perspective interdisciplinaire afin d’offrir un cours, tout en les outillant sur le plan de la pédagogie. Des cohortes d’étudiantes et étudiants bénéficient de ce cours Risques et défis du 21e siècle, alors que chaque année fait l’objet d’une thématique différente.
Quelques éléments que je retiens de cette école de printemps :
- Les discussions ont souligné l’importance de clarifier sa posture en matière de développement durable et de compétences écoresponsables. Il s’agit de clarifier ses valeurs vis-à-vis soi-même, et également vis-à-vis de ses étudiantes et étudiants.
- Le fait que les discussions aient beaucoup porté sur les compétences à développer et pas seulement sur les contenus liés au développement durable témoigne du fait que cette idée de former à l’écoresponsabilité fait progressivement son chemin. Elle gagne certainement à s’appuyer sur une réflexion pédagogique. La question de l’alignement ou de la cohérence pédagogique a été au coeur de plusieurs interventions.
- Plusieurs personnes participantes ont témoigné d’une « nécessité » de favoriser l’apprentissage actif. Le développement durable et ses enjeux sont une occasion de mettre les personnes étudiantes en contact avec des cas réels, voire de leur permettre de passer à l’action et de contribuer à changer les choses, notamment par le biais de productions universitaires.
- Les enjeux liés au développement durable constituent également une occasion de donner un sens à son cours. Par exemple, pour un cours en gestion de bases de données ou pour un cours en langues (comme nous l’avions abordé dans une rubrique précédente du Perspectives SSF), le fait d’utiliser des ressources choisies judicieusement peut permettre de mettre les personnes étudiantes en contact avec ces enjeux, tout en atteignant les objectifs du cours.
- Des espaces de discussions en sous-groupes ont ponctué l’école de printemps, permettant de constater à quel point l’enseignement lié au développement durable et le développement de compétences qui y sont liées bénéficient de ces moments d’échange. Ceci permet également de surmonter un sentiment d’imposteur ressenti par certaines personnes participantes.
- L’ensemble des présentations et des enregistrements seront rendus disponibles sous licences libres prochainement. Pour les organisateurs, les ressources éducatives libres (REL) s’inscrivent parfaitement dans les principes de développement durable.
- Enfin, j’ai été impressionnée par la démarche très structurée de l’UdeM et cette école de printemps s’y intègre. Le CLAD est un projet du Laboratoire d’innovation de l’Université de Montréal en partenariat avec Polytechnique Montréal et HEC Montréal. Le CLAD comprend six groupes de travail. Le groupe de travail Enseignement et Formation du CLAD était chargé de cette école de printemps. La boîte à outils en développement durable de l’UdeM que nous avions abordée dans une dépêche d’avril est une autre production de ce groupe de travail.
Source :
Laboratoire d’innovation. 2021. École de printemps pour la communauté universitaire, Université de Montréal, 14 mai 2021.