“Psychology and the Good Life“, tel est le titre du cours offert à Yale auquel se sont inscrits 1182 étudiants de premier cycle en janvier dernier, le plus populaire des cours jamais offerts à cette institution de 316 années d’existence. Les visés du cours enseigné par la Pre de psychologie Laurie Santos sont essentiellement d’outiller les étudiants pour vivre une vie plus satisfaisante et heureuse.
“Students want to change, to be happier themselves, and to change the culture here on campus,” Dr. Santos said in an interview. “With one in four students at Yale taking it, if we see good habits, things like students showing more gratitude, procrastinating less, increasing social connections, we’re actually seeding change in the school’s culture.
Le cours prend ses fondements en psychologie positive et est orienté pour favoriser des changements de comportements chez les apprenants, notamment par le biais de l’évaluation finale qui est un projet d’amélioration personnel (“Hack Yo’Self Project”).
Pour différentes raisons pratiques, le cours ne sera pas offert dans la formule actuelle dont la popularité a pris par surprise les responsables. Cependant, des séminaires en science du bien-être sont offerts par Pre Santos sur la plateforme Coursera.
Si certains se questionnent sur la place de ce cours “facile” et pour lequel le suivi avec le professeur est limité compte tenu de la taille de la classe (près de 1200 étudiants!), pour Pre Santos, il s’agit d’une occasion pour les étudiants de s’engager dans une démarche d’amélioration de leurs habitudes de vie au quotidien et sur le long terme tout en les invitant à connecter avec ce qui, pour eux, engendre une pleine satisfaction.
“Scientists didn’t realize this in the same way 10 or so years ago, that our intuitions about what will make us happy, like winning the lottery and getting a good grade — are totally wrong,” Dr. Santos said.
Ce cours n’est pas étranger à un certain voile que les institutions lèvent peu à peu sur la santé mentale de leurs étudiants. À Yale, selon une étude menée en 2013, la moitié des étudiants de premier cycle ont cherché de l’aide en santé mentale au cours de leur parcours à cette université.
Qu’en est-il de la santé mentale des étudiants d’ici et d’ailleurs?
Radio-Canada dévoilait en février une hausse des demandes d’accommodement à l’Université Saint-Boniface et à l’Université du Manitoba. Dans les deux cas, les problèmes de santé mentale sont la première cause de demandes. Si cette hausse est certainement liée au fait que ces enjeux sont moins tabous que par le passé, elle a tout de même de quoi attirer l’attention. Enfin, Times Higher Education relatait pour sa part que les universités qui obtiennent un score élevé dans son Times Higher Education Student Experience Survey de 2018 sont aussi celles qui font un effort supplémentaire pour s’assurer que le bien-être des étudiants est pleinement pris en compte. Comme quoi cet enjeu est aussi important pour les étudiants eux-mêmes.
Sources:
Shimer, David. 2018. Yale’s Most Popular Class Ever: Happiness. New York Times, 25 janvier.
Lanthier, Sylviane et Bitu Tshikudi, Patricia. 2018. Santé mentale : les étudiants plus nombreux à demander des accommodements aux universités. Radio-Canada, 1er février.
Bhardwa, Seeta. 2018. Student Experience Survey 2018: Keeping mental health in mind. Times Higher Education. 22 mars.
Qu’est-ce qu’on attend pour s’en inspirer à l’UdeS? Comme le chantait Trenet, qu’est-ce qu’on attend pour être heureux!
L’écriture de cet article m’a rappelé une série de conférences organisées il y a quelques années dans le cadre de la démarche Réussir en santé qui avaient été très populaires auprès de la communauté universitaire!