Les résultats d’un sondage effectué par EDUCAUSE cette semaine permettent de dégager quelques pistes intéressantes pour mesurer l’ampleur de l’utilisation par les universités participantes d’outils intégrant l’intelligence artificielle (IA) au plan du soutien à la réussite étudiante. Le tableau ci-dessous présente un aperçu des principaux besoins étudiants à soutenir, ainsi que l’usage d’outils pour y répondre :
Un groupe limité mais relativement important de répondants indique que l’IA est utilisée afin de faciliter l’identification des étudiants à risque sur le plan académique (22 %) ainsi que l’envoi de notifications préventives (16 %), alors que 14 % des répondants en sont encore au stade de la planification ou du pilotage de l’utilisation initiale de l’IA pour ces tâches. Ces résultats peuvent à prime abord sembler assez faibles alors que des outils de réussite s’appuyant sur des IA existent depuis longtemps et sont déjà déployés dans plusieurs universités d’envergure aux États-Unis. Des intervenants pourraient ne pas considérer les outils d’analyse qui alimentent de nombreux outils de réussite étudiante (par exemple, des outils d’analytique des apprentissages) comme étant propres au domaine de l’IA, alors que les algorithmes qui les sous-tendent constituent un sous-ensemble de l’IA.
Un autre élément intéressant qui ressort de ce sondage est l’ignorance avouée de plusieurs intervenants quant à la stratégie poursuivie ou le statut de l’utilisation de l’IA dans leur institution. Les répondants ayant indiqué “je ne sais pas” ont référé plus particulièrement aux tâches d’ordre pédagogique (de 8 % (utilisation d’un logiciel de détection du plagiat) à 23 % (tutorat)), de tâches institutionnelles (de 20 % (planification des ressources de soutien scolaire) à 33 % (développement et collecte de fonds)) et des tâches liées à la réussite et au soutien des étudiants (10 % (utilisation de chatbots et d’assistants numériques) à 32 % (évaluation des besoins financiers)).
Il reste donc beaucoup de travail à faire pour que le déploiement de telles solutions soit communiqué de façon à ce que le personnel universitaire soit au courant des implications de l’usage de ces outils dans un contexte d’aide aux étudiants.
À lire!
Source: Brooks, D. Christopher. EDUCAUSE QuickPoll Results: Artificial Intelligence Use in Higher Education. EDUCAUSE Research Notes, 11 juin 2021.
“… l’ignorance avouée de plusieurs intervenants quant à la stratégie poursuivie ou le statut de l’utilisation de l’IA dans leur institution.”
J’avoue mon ignorance 🙂 et je lance la question: où en sommes-nous à l’UdeS?
C’est une excellente question. À ma connaissance, il n’y a pas de stratégie en ce sens pour le moment à l’UdeS. Si on se fie à ce qui s’est passé ailleurs à ce jour, l’institution devra d’abord prendre position pour ensuite évaluer comment l’IA peut apporter une plus-value à sa mission.
L’intelligence artificielle, une science à part entière pour enseigner l’économie. Par rapport au Canada, le développement de l’intelligence artificielle est un enjeu stratégique pour l’Europe. La Commission européenne ouvre la voie à des financements européens pour l’IA et s’engage en faveur d’une stratégie de recherche ambitieuse.