Point de vue intéressant d’une étudiante en journalisme sur l’interdiction des portables en classe par certains professeurs. Son argument (je paraphrase): en tant que futurs professionnels, les étudiants doivent apprendre à gérer les multiples distractions offertes par tous les médias qui les entourent afin de bien suivre leurs cours. Si les enseignants retirent ces distractions (i.e. les portables et téléphones intelligents), les étudiants ne peuvent apprendre à les gérer.
«…Our relationship with technology is a constant adjustment to new technology and its effects.
I’m not arguing for laptops in the classroom. […] I’m arguing for the significance of the option, and what it reveals in the student who chooses to listen attentively to the lecture or to listen to Spotify.
In a heart-to-heart discussion with a friend, a decent person will put down the phone and the laptop and give that friend the attention she needs. If someone needs to get work done, he’ll close all those extraneous tabs. If students truly wants to learn what’s being taught, they’ll choose to unplug, however briefly.
In the classroom as everywhere else, we must learn how to exercise control over our distraction impulse—not by some imposed rule, but by our own choice. Banning laptops—removing our choice to distract ourselves—is giving up on students, isn’t it?» (Short, 2014)
Les lecteurs qui commentent son texte ne sont pas tendre envers elle. Un des arguments qui revient est celui de la distraction des autres étudiants que cause l’utilisation des portables en classe. On considère aussi que les étudiants qui font le choix d’être distraits pourrait le faire ailleurs… Il reste que le choix de bannir une technologie de la classe peut sembler comme un renoncement par l’enseignant d’accompagner les étudiants dans leur utilisation de cette technologie. Mais est-ce leur rôle?
Source: Short, Nicole, «Don’t Ban Laptops in the Classroom », The Chronicle of Higher Education, 23 septembre 2014
Si la formule pédagogique du cours repose principalement sur des exposés magistraux, le portable risque en effet de représenter une source de distraction très tentante. Si, par contre, le cours est un atelier dont les activités requièrent l’utilisation du portable, alors celui-ci sera un outil, non plus une distraction. Il me semble que le problème se situe davantage dans la formule pédagogique privilégiée car c’est elle qui donnera son sens au portable: sera-t-il un outil indispensable au coeur d’une classe dynamique, dans laquelle l’étudiant contribue activement, ou sera-t-il source d’évasion devant un cours trop magistral? En somme, avant de penser à autoriser ou bannir de façon unilatérale, il convient au moins de s’interroger quant au rôle que la formule pédagogique réserve au portable en salle de classe. Qui sait, peut-être ce questionnement ouvrirait-il la porte à quelques innovations!