Technologique Tendances sociétales

Minimalisme numérique: un journaliste se débranche des réseaux sociaux pour un mois

J’ai une réelle affection pour le journaliste Mathieu Dugal. Je le trouve dynamique, curieux, éclectique, mais réfléchi. Je préférais l’émission La Sphère qu’il animait ces dernières années (2011-2018) les samedis après-midi, mais je ne boude pas non plus mon plaisir quand j’attrape Moteur de recherche, de 19 h à 20 h les soirs de semaine.

Dans un billet sur le site Techno de Radio-Canada, il annonce qu’il va se débrancher des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram et LinkedIn) qu’il fréquente pour le prochain mois et témoigner de cette expérience à la radio et en ligne. Pourtant, il confesse aimer ces plateformes… peut-être moins ce qu’elles sont devenues. Il explique que deux livres lus pendant la dernière année l’ont amené à réfléchir sur sa consommation de médias sociaux:

  • Digital Minimalism, de Cal Newport, chercheur en informatique à l’Université Georgetown, qui estime qu'”une meilleure hygiène en ligne est la clé pour développer une meilleure hygiène mentale et même, peut-être, une meilleure hygiène sociale” et 
  • The Age of Surveillance Capitalism. de Shoshana Zuboff, professeure émérite de Harvard, qui démontre, quant à elle, que loin d’être innocents les réseaux sociaux constituent un “appareil sophistiqué de surveillance destiné à monétiser l’ensemble de notre vie”.

Différentes questions sont à l’origine de la décision de Dugal:

« Comment se fait-il qu’une si belle invention soit devenue aussi addictive, et, selon de plus en plus d’études, à ce point toxique pour le vivre-ensemble, en plus d’être néfaste pour l’économie et la santé mentale – et, avouons-le carrément, pour les fondements de notre démocratie? »

  • « Mille heures [3 h/ jour en un an], c’est le temps que j’aurais pu mettre à apprendre une nouvelle langue, non? Ou à lire davantage de journaux, de magazines, de livres? À faire davantage de sport? »
  • « [S]i notre code de la route était balisé comme le sont actuellement nos réseaux sociaux, est-ce que ce seraient les chauffards qui en écriraient les lois? »
  • « Quelle est l’origine de ce besoin quasi impulsif, que j’ai développé au cours des années, d’avoir à aller en ligne? »
  • « Quels sont les effets de cette consommation sur ma mémoire et sur la capacité de me concentrer, de porter mon attention sur quelque chose? »
  • « Quels sont les effets de ma présence en ligne sur ma vie privée? »
  • « [Les empires numériques] savent tout sur moi; il m’est impossible de savoir à qui, et dans quelles conditions, ils utilisent mes données. Est-ce vraiment cela qu’on appelle l’intelligence? »

Source: Dugal, Matthieu, « Pourquoi je quitte les réseaux sociaux pendant un mois », Radio-Canada Techno, 30 janvier 2020

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Jean-Sébastien Dubé

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