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LinkedIn menace-t-il le marché de l’éducation supérieure?

Suggéré par Sonia Morin, un article du Educpros.fr qui examine la stratégie de LinkedIn pour se déployer au niveau des études supérieures. LinkedIn permet déjà depuis longtemps aux diplômés d’une même institution de se retrouver. Outre l’achat de Lynda.com au printemps, qui permet à la plateforme d’offrir de la formation en ligne, le réseau cherche désormais à joindre de plus jeunes membres en croisant la carrière de leurs rêves avec les écoles d’où sont issus des diplômés de haut profil et le plus grand nombre de diplômés dans une filière professionnelle donnée.  Il en résulte un classement des 25 “meilleures écoles” selon 8 grands domaines d’activité (comptables, créateurs, développeurs logiciels, développeurs logiciels dans des start-up, investisseurs, marketeurs, professionnels de la finance et professionnels des médias). (Moret et Taquet, 2015)

Avec LinkedIn, on pouvait déjà entretenir ou développer son réseau et trouver un job.

 Aujourd’hui, on peut aussi trouver une école ou une université.” (Léauthier, 2014; gras dans l’original)
Donc, la plateforme investit la formation et l’orientation des futurs étudiants, mais on peut penser que l’accréditation n’est pas loin…
“Pour l’instant, il est uniquement possible de recommander les compétences sur LinkedIn, mais nous sommes dans un mouvement significatif vers les badges et la certification avec les MOOC. Pourquoi LinkedIn ne proposerait pas des briques de formation via Lynda avec une certification à la clé ? s’interroge [Sylvain Vacaresse, maître de conférences associé à Rennes 1 et consultant en e-formation]. (Taquet, 2015)
“Dans la transformation de l’enseignement supérieur, nous sommes en train de passer de la notion de connaissances à celles de compétences. Avec Linkedin, sans faire beaucoup de science fiction, tout membre peut valoriser ou « certifier » les compétences d’un tiers. Nos étudiants, pour obtenir le job de leurs rêves dans l’entreprise de leurs rêves seront tentés de demander à leurs camarades de valider leurs compétences, de demander un grand nombre d’avis pour impressionner le recruteur ! Donc attention, pour nous, enseignement supérieur, de bien travailler le sujet parce que nos formations pourront être galvaudées par un simple appel au peuple…” (Fiorina, 2015)
Relations avec les diplômés, orientation/recrutement, formation… accréditation?  LinkedIn pourrait-il devenir une institution virtuelle?  En tous les cas, il a assez de poids pour influencer le développement de l’université du futur.

En passant du diplôme à un système basé sur les compétences et la certification, LinkedIn a le pouvoir de faire évoluer le modèle économique de l’éducation, ou tout au moins de le déstabiliser“, estime Sylvain Léauthier [webmaster éditorial, chargé des réseaux sociaux à l’université catholique de Lyon et auteur d’un blog sur ces sujets]. (Taquet, 2015)

À 380 millions d’inscrits, LinkedIn dispose souvent de plus d’information sur les diplômés d’une institution que cette institution même.  Ces données sont donc très intéressantes…  Il semble cependant qu’il soit difficile pour les institutions de travailler avec LinkedIn.  Le mieux qu’elles puissent encore faire selon divers commentateurs, c’est d’encourager leurs diplômés à s’y inscrire afin de bonifier le profil de l’école ou de l’université par son nombre de diplômés dans tous les domaines.

Sources:

Fiorina, Jean-François, “Linkedin dans l’Enseignement supérieur. Pourquoi s’y intéresser de (très) près ?“, Blog de Jean-François Fiorina, Educpros.fr, 9 juillet 2015

Léauthier, Sylvain, “LinkedIn se lance dans l’orientation des étudiants et le classement des universités avec « LinkedIn for Education »“, Communications et Internet,
Moret, Stéphane et Martine Taquet, “LinkedIn, un nouvel outil pour mieux vous orienter ?“, L’étudiant.fr, 15 septembre 2015

Taquet, Martine, “LinkedIn tisse sa toile dans le supérieur“, Educpros.fr, 17 septembre 2015

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Jean-Sébastien Dubé

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