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Le sous-financement des universités japonaises annonce-t-il une situation similaire en Occident?

Les citoyens japonais iront aux urnes ce dimanche le 27 octobre 2024.  Toutefois, malgré des appels répétés à un meilleur soutien des universités, le parti au pouvoir – qui devrait être réélu – maintiendra vraisemblablement les frais de scolarité au même niveau, alors qu’ils n’ont pas été indexé depuis une vingtaine d’années.  Les principaux partis d’opposition n’ont pas non plus de projet à ce niveau. En parallèle, le financement gouvernemental aurait diminué de 13 % depuis 2004, pendant que les coûts (notamment les salaires) continuent d’augmenter, de même que l’inflation.

C’est que « les questions relatives à l’enseignement supérieur sont reléguées au second plan dans l’agenda politique » (notre emphase), selon plusieurs universitaires. Cette crise du financement universitaire ne serait « pas une grande priorité pour le gouvernement actuel ou les futurs dirigeants », d’après Futao Huang, vice-directeur de l’Institut de recherche sur l’enseignement supérieur de l’Université d’Hiroshima: « Le nombre d’universités nationales diminue et leur part globale dans le secteur est relativement faible, de sorte que le problème ne préoccupe pas beaucoup le grand public… » (notre emphase, traduit avec DeepL.com).

« …[L]es gouvernements et les partis politiques ont tendance à attirer les électeurs et les citoyens en augmentant le soutien financier directement aux apprenants individuels plutôt qu’aux universités et aux établissements d’enseignement supérieur », croit Akiyoshi Yonezawa, professeur et vice-directeur du bureau de stratégie internationale de l’Université de Tohoku. (notre emphase, traduit avec DeepL.com)

D’autre part, le Ministère de l’éducation nationale japonais a mis sur pied un groupe de travail sur le futur de l’enseignement supérieur alors que le pays fait face à un important déclin démographique (on pourrait avoir perdu 130 000 personnes étudiantes en 2040). « Cependant, il ne semble pas y avoir de vision claire autre que la réduction inévitable des programmes de premier cycle et le passage du secteur universitaire aux études supérieures et à la requalification des travailleurs adultes », a déclaré le professeur Yonezawa.

Advenant sa réélection, on s’attend que le gouvernement continue à soutenir les meilleures universités du pays « dans le domaine des sciences et des technologies innovantes, qui sont directement liées à l’économie » (notre emphase), laissant les autres se battre pour leur survie.  « Toutefois, il n’est pas très enclin à soutenir financièrement d’autres domaines d’études ou de petites universités qui ne sont pas assez fortes », a déclaré le professeur Yamagishi.

Certaines universités ont réagi à cette situation en augmentant leurs frais d’inscription. Tout récemment, l’Université de Tokyo a annoncé qu’elle augmenterait les frais d’inscription de 20 % par rapport au plafond national, comme l’autorise la réglementation gouvernementale en vigueur.

À plus long terme, les relations futures entre la Chine et le Japon pourraient être influencées par ces élections, alors que des appels à mettre davantage l’accent sur la sécurité nationale risquent de toucher les nombreux étudiants chinois dans le pays.

Des enjeux semblables sont rencontrés en Amérique, nous semble-t-il…

Source: Packer, Helen (15 octobre 2024), Academic pessimism on university funding as Japan goes to polls, Times Higher Education.

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Jean-Sébastien Dubé

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