Dans Le Devoir de ce matin, un article qui stipule que parmi ceux qui abordent « Le cégep sans diplôme au secondaire – 55 % des étudiants échouent ou abandonnent ». L’article expose bien qu’il faudrait être en mesure de fournir un encadrement serré dès le premier semestre pour permettre à ces « raccrocheurs » à la fois de compléter leurs cours obligatoires du secondaire et de se retrouver dans le fonctionnement du collégial qui requiert plus d’autonomie:
«On ouvre la porte, mais favorise-t-on la réussite? Les cégeps n’ont pas vraiment eu le temps…», analyse le directeur du SRAM, Gaétan Faucher. Lâchés dans la jungle collégiale sans accompagnement, la plupart des nouveaux admis «quasi diplômés» se perdent en cours de route.
Les collèges acceptent ces étudiants à la condition qu’ils obtiennent, avant la session suivante, les six unités manquantes pour l’obtention de leur DES. Un cours de mathématiques de quatrième secondaire ou un cours de français de cinquième secondaire, par exemple.
Prenons le cas type d’une étudiante admise en arts plastiques. Pendant qu’elle suit ses cinq cours au cégep, elle est aussi inscrite à la formation des adultes, responsabilité de la commission scolaire, pour terminer le cours de français du secondaire. Dépassée par la charge de travail et la gestion de sa nouvelle vie dans deux écoles, elle abandonne. Des histoires semblables, les directeurs d’études des différents collèges en ont des dizaines à raconter. Vont-ils revenir vers le cégep?
Trente cégeps ont admis environ 800 étudiants sous ce régime à l’automne 2008, « Certains étudiants n’ont pas terminé le cours secondaire manquant tel que requis, l’ont échoué ou ont échoué la majorité de leurs cours collégiaux ». Désormais tous les cégeps doivent fonctionner avec ces « exigences réduites ».
Lors de l’annonce de cette nouvelle mouture du règlement sur le régime des études collégiales en janvier 2008, le milieu, des étudiants aux professeurs, a salué l’ouverture vers les études supérieures. Mais tous ont averti que sans une supervision serrée, on dirigeait ces jeunes droit vers le mur de l’échec. Le choc fut brutal.
Cet automne, la mesure ministérielle est devenue obligatoire. Dans certains collèges, cette clientèle a doublé cette année. Parfois, de mesures nouvelles d’accompagnement tentent de pallier les écueils de l’expérience 2008. Parfois, non. Des centaines d’étudiants de plus sont concernés cette année.
Des questions se posent: Même parmi ceux qui réussissent, ces étudiants oseront-ils tenter l’aventure de l’université? Pourquoi valoriser le DEC à ce point? Surtout, à vouloir créer ces passerelles accélérées entre ordres ou niveaux (cégep-baccalauréat, bacc-maîtrise, etc.), qui sert-on? Oublie-t-on qu’apprendre prend du temps?