Les documents que vous déposez sur des serveurs externes et les informations qu’ils contiennent revêtent-ils un caractère confidentiel? En raison des politiques américaines relatives à la sécurité nationale – Pensons notamment au désormais célèbre Patriot Act, qui accorde des pouvoirs discrétionnaires étendus aux autorités américaines afin de saisir, au besoin, l’information stockée par des entreprises incorporées aux États-Unis – , les géants tels que Microsoft, Amazon, Google et bien d’autres ne seraient pas en mesure de garantir la confidentialité des données de leurs utilisateurs.
Google a admis tout récemment avoir dû soumettre aux services secrets américains certaines données hébergées sur des serveurs en Europe, contrevenant aux lois en vigueur dans l’Union Européenne visant à protéger la vie privée de ses citoyens. Des représentants de Microsoft au Royaume-Uni avaient également fait les manchettes il y a quelques semaines sur le sujet, affirmant que le gouvernement américain pouvait effectivement procéder à la saisie des données à n’importe quel moment, n’importe où dans le monde.
Voilà donc de quoi faire réfléchir les utilisateurs qui voudraient procéder au dépôt de ressources sur des sites externes. Quoiqu’il soit techniquement possible de crypter les données et ainsi d’en sécuriser les contenus avant de déposer le tout, ceci ne vient certainement pas faciliter le partage dans un contexte de formation.
Toute licence d’un logiciel américain (SurveyMonkey, Turnitin…) pose le même problème de confidentialité des données. L’Université McGill qui est très au fait de la situation en raison de la langue, refuse de se doter de licences de logiciels américains que ne permettent pas de bâtir des banques de données canadiennes. McGill utilise le logiciel Turnitin mais elle rend les copies anonymes au moment où elle les soumet à l’outil de détection de similitudes. Concordia est également très au fait de la situation. Par contre, les établissements franconphones le sont beaucoup moins, voire pas du tout.