Anna Broadbent a enseigné en tant qu’instructrice de technologie et de sciences militaires au Community College of the Air Force. Son article évoque les aspects « bon, brute et truand » (The Good, the Bad and the Ugly) des notes de participation avec lesquelles elle avoue vivre une relation d’amour-haine. Elle qualifie cette pratique d’ambigüe et d’inconsistante, mais nous apprend que 90 % des cours offerts dans les colleges américains chercheraient à augmenter la participation en classe en la notant (Bean et Peterson, 2002; [NDLR: nous sommes bien conscients que cette étude est datée]).
Dans un premier temps, Broadbent rappelle l’importance d’obtenir un engagement actif des personnes étudiantes en classe, notamment parce qu’une étude de la Bryant University (Precourt et Gainor, 2018) démontrerait que celles qui participent davantage obtiennent des notes de 25 % supérieur à celles qui ne le font pas.
« En plus d’acquérir une meilleure connaissance des concepts, [les personnes étudiantes qui participent davantage] améliorent également leurs compétences vitales en matière de communication et de collaboration grâce aux interactions en classe avec leurs pairs et les enseignants – des compétences essentielles pour [les] préparer […] à une carrière après l’obtention de leur diplôme. Le fait d’exiger la participation garantit également que des points de vue plus diversifiés seront exprimés dans les discussions en classe (traduit avec DeepL.com) ».
Toutefois, ces notes de participation reposent souvent sur la mémoire des personnes enseignantes quant à la participation de telle ou telle personne et sont donc sujettes à de nombreux biais. Elle rappelle que la personnalité de la personne étudiante (nerveuse, timide, etc.), son rapport à la personne enseignante et à ses pairs, de même que le genre sont tous des facteurs qui peuvent affecter la participation en classe.
Selon Broadbent, deux raisons expliquent principalement pourquoi les personnes enseignantes notent la participation:
1) « Parce que l’on a toujours fait les choses ainsi »…
2) Parce la personne formatrice n’est pas à l’aise ou n’a pas confiance en ses capacités à favoriser un environnement collaboratif, elle demande donc aux personnes étudiantes de « prendre le relais » [notre emphase].
Dans les deux cas, explique-t-elle, « la participation est davantage considérée comme un élément à cocher sur la liste des choses à faire que comme un élément qui, lorsqu’il est mis en œuvre correctement, peut améliorer la compréhension de la personne étudiante et développer des compétences essentielles pour son développement personnel. » (traduit avec DeepL.com)
Son expérience et la littérature scientifique l’amène à recommander cinq techniques essentielles qui peuvent transformer la salle de classe en un environnement accueillant pour chaque personne:
- Apprenez les noms des personnes étudiantes: « Dans une classe plus nombreuse, il n’est peut-être pas réaliste de mémoriser tous les noms. Utilisez donc des badges et un plan de table pour vous aider à utiliser les noms des élèves lorsque vous interagissez avec eux. » (traduit avec DeepL.com).
- Apprenez à connaître les personnes étudiantes individuellement: « Vous ne cherchez pas à connaître l’histoire complète de leur vie, mais simplement quelque chose qui indique à vos étudiantes et étudiants que vous les écoutez et que vous les reconnaissez en tant qu’individus. » (traduit avec DeepL.com)
- Mettez en œuvre des techniques d’appel au hasard (cold-call) et de volontariat (warm-call) ciblées: Plutôt que de les prendre au dépourvu, donner l’occasion aux personnes étudiantes de réfléchir à la question avant d’y répondre devant tout le monde. Soit par un travail préparatoire à la maison, soit par une activité « réfléchir – partager – discuter » (Think, Pair, Share).
- Demandez aux personnes étudiantes de réfléchir et de s’évaluer elles-mêmes: « Outre le fait de s’exprimer en classe, la participation comprend également le fait de venir en classe préparé, d’être un bon membre de l’équipe, d’écouter activement les commentaires des autres, de faire preuve d’esprit critique et d’effectuer des recherches, de profiter aux heures de bureau ou même de prendre des notes. » (traduit avec DeepL.com, puis ajusté)
Broadbent suggère d’encourager les personnes étudiantes plus introverties à se donner un objectif pour le semestre et de remplir une fiche indiquant comment elles pensent l’avoir atteint. - Reconnaissez et félicitez les contributions: Donner du renforcement positif, même quand la réponse n’est pas la bonne.
Elle conclut en recommandant d’« Osez faire quelque chose de différent et de plus utile sur le plan pédagogique en supprimant les exigences de participation et en vous concentrant plutôt sur la création d’un environnement encourageant et favorable qui développe les compétences de communication de chaque personne étudiante. » (traduit avec DeepL.com)
Source: Broadbent, Anna (21 mai 2024), The Problem With Participation Grades (and How to Solve It), Inside Higher Ed.