Dans un article disponible sur le site de la publication eLearn Magazine, Jo Macek, qui enseigne depuis plusieurs années dans un contexte de formation à distance (FAD) à l’université, partage 7 mythes entretenus par ses étudiants ainsi que des exemples concrets de stratégies pour déboulonner ces mythes de façon à rendre l’expérience positive pour les étudiants.
Mythe #1: Je peux accéder à mon cours en ligne à tout moment. Bien que les environnements numériques d’apprentissage institutionnels ont techniquement bonne réputation quant à leur accessibilité durant le déroulement d’un cours offert en FAD, l’auteure souligne l’importance de bien situer et encadrer l’activité des étudiants dans le temps, notamment en rappelant les consignes, les dates d’examen, les délais accordés pour les travaux par différents moyens, dont l’utilisation d’un calendrier ou de l’envoi de messages aux moments opportuns.
Mythe #2: Les enseignants à distance sont disponibles en tout temps, 24/7. La réalité est plutôt que les enseignants ont d’autres occupations et ne sont pas à tous moments assis devant leur appareil en attente d’un message auquel répondre. D’où l’importance de clarifier dès le début du cours les règles de communication, incluant les moyens à favoriser pour les échanges ainsi que vos disponibilités durant le déroulement du cours offert en FAD.
Mythe #3: Un cours en ligne, c’est comme envoyer un texto ou un courriel. En fait, l’enseignant s’attend à ce que les discussions en ligne soient plus soignées autant sur le fond que la forme. On voudrait que les étudiants prennent le temps d’argumenter, de préciser leur pensée, d’analyser des informations, de citer leurs sources, etc., et ce avec un minimum de fautes d’orthographe…
Mythe #4: Je suis trop occupé pour suivre un cours en classe, je vais donc suivre un cours à distance, ça va me demander moins de temps et d’effort. En réalité, un des principaux attraits d’un cours à distance est la flexibilité dans l’horaire et non une diminution du travail attendu de la part de l’étudiant. Le temps que l’on économise en déplacement serait mieux réinvesti dans la recherche et la qualité de la communication écrite.
Mythe #5: L’enseignant peut m’aider pour tous mes problèmes techniques. Les professeurs et chargés de cours sont d’abord des experts dans leurs domaines disciplinaires ou champs de pratique professionnelle respectifs; pas nécessairement dans l’exploitation des outils requis pour suivre un cours à distance. Les problèmes techniques rencontrés par les étudiants peuvent être liés à leur appareil et non aux infrastructures institutionnelles (bogues dans les logiciels, connectivité à Internet déficiente, etc.). Il existe des services facultaires qui peuvent aider les étudiants, ainsi que des services offerts par l’équipe des conseillers technopédagogiques du SSF. Par exemple, lorsque l’enseignant n’est pas en mesure de régler le problème soulevé par un étudiant en lien avec l’utilisation des outils dans Moodle.
Mythe #6: Je suis le seul étudiant de la classe qui est (nouveau/jeune/vieux/au travail/techno/non-techno, etc.). Sans contact avec leurs pairs, certains étudiants qui débutent en FAD peuvent vivre un sentiment d’isolement et être portés à croire qu’ils sont les seuls à vivre une situation particulière ou des difficultés spécifiques. L’enseignant peut corriger cette situation en animant activement son cours. Exemples: accueillir chaleureusement son groupe (par un message d’introduction, par des communications ciblées), encourager les échanges et demandes d’aide (en demandant aux étudiants de se présenter dans un forum au début du cours, participer aux discussions en répondant aux questions, faciliter l’entraide), etc..
Mythe #7: Les enseignants en ligne n’ont pas les mêmes qualifications que ceux qui enseignent en classe. Dans notre contexte institutionnel, ce n’est clairement pas le cas. L’enseignant peut rappeler ses qualifications dans sa biographie en ligne, dans son profil du participant Moodle ou sur une page de sur son site de cours. Il peut y souligner les diplômes, les publications, les certifications et l’expérience de travail en lien avec le sujet du cours.
Clarifier les attentes de part et d’autre permet de diminuer les risques de frustration et de mettre la table pour une expérience de FAD réussie.
Source: Macek, Jo. 7 Student myths of the online classroom. eLearn Magazine, janvier 2013.
Excellent billet Marc. Je le verrais bien dans la trousse d’outils FAD.
A toute fin utile il faudrait indiquer le ratio enseignants/étudiants. Daphne Koller se fixait l’objectif de 1 pour 20.000 mais quel est-il aujourd’hui sur Coursera avec plus de trois millions de “Courserians” ?
Il me semble que ces commentaires viennent d’une autre époque. Ceci ressemble aux commentaires obtenu vers les les années 2000. Malheureusement il y a beaucoup d’institutions qui n’ont pas évolué depuis 10 ans. Il faudrait probablement regarder ailleurs, car même au Québec l’adoption et la satisfaction des FAD augmentent année après année.
Avec plus de 30 millions d’étudiants à travers le monde suivant des cours crédités en ligne, je pense que ce type de commentaire est beaucoup plus au sujet des cours diffusées par certaines institutions que sur le monde des FAD en général.
Voilà une belle façon d’introduire les néophytes à l’apprentissage en ligne: ce n’est ni plus facile, ni plus court qu’un cours en présentiel; mais pour ceux et celles qui n’ont pas accès à des cours étant donné leur situation éloignée d’un campus ou leur mobilité réduite ou leur non disponibilité selon les horaires requis, l’apprentissage en ligne est souvent une belle bouée de sauvetage:-)
Tu as tout à fait raison Luc !!!
C’est très exact tous les points soulevés et ce qui m’inquiète le plus c’est le langage texto et l’abondance des fautes d’orthographe, de syntaxe et autres qui dénaturent les travaux des étudiants en ligne et beaucoup pensent que l’enseignant doit se casser la tête pour tout comprendre. Je corrige les devoirs en tenant compte de tout cela et il n’y a pas de pardon pour les textos. Récemment une entreprise française a dû faire passer un test de français à ses employés car les lettres envoyées par ces derniers aux clients commençaient à avoir un impact négatif sur les résultats de l’entreprise qui a vu ses ventes baisser et perdre même des clients. La formation à distance n’est pas une formation au rabais et tous ceux qui s’y engagent doivent seulement se dire qu’ils n’économisent que sur le temps de circulation, de trafic. Merci