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Harvard et Duke: Comment faire pour que la formation générale reste pertinente en 2016?

Voici un article qui suscite la réflexion.  Il fait état de travaux menés tant à Harvard qu’à l’Université Duke pour “revamper” leurs programmes généraux.  Dans les deux cas, un faible intérêt des étudiants, mais surtout une faible compréhension des objectifs de telles formations, ont amené des comités à repenser ce type d’études.  De manière générale, étudiants et professeurs s’entendent que de tels programmes devraient être utiles, mais on ne comprend pas très bien comment cela doit se faire, ni même comment ils doivent être enseignés pour qu’ils restent pertinents.

Intéressante constatation à Harvard: différents professeurs ont différentes perceptions ce que devrait être un cursus général:

Faculty members, meanwhile, seemed split on what they thought a general-education program should accomplish, [Sean] Kelly [professeur de philosophie et président du comité de reforme du programme] said. Some adhered to a more classical ars vivendi model, in which students are exposed to courses that teach them how to live a meaningful life. Others adhered to a more medieval model, in which students gained knowledge in each of the liberal arts (or in an era of numerous such arts, a broad selection). And others still believed in a more Romantic model, in which student choice and self-cultivation were paramount. […] All three ways of thinking about general education are “legitimate and fascinating,” and have a history at Harvard and in higher education more broadly, Kelly said. (Flaherty, 2016)

Finalement, les membres du comité ont tenté de réunir ces trois perspectives (classique, médiévale et romantique) par des cours à option dans quatre familles distinctes: esthétiques, culture, interprétation; histoires, sociétés, individus; science et technologie en société; et éthique et civisme.  S’ajoutent trois cours disciplinaires plus traditionnels à choisir dans les Facultés d’arts et sciences ou de génie, de même qu’un cours obligatoire en raisonnement quantitatif.

Du côté de Duke, on cherchait une façon de distinguer la formation afin qu’elle ait une signature audacieuse, marque de Duke.

The proposed shift would maintain Duke’s emphasis on language, cross-cultural competencies and data analysis. But it includes several new elements, perhaps most significantly the Duke Experience — a multidisciplinary, team-taught, flipped-format course centered on a shared educational experience. According to a proposal, all first-year students would take a common, 10-month course led by five faculty members from different disciplines. […]

For students to understand how to navigate the intellectual terrain and craft their own coherent pathways, they need to experience the diversity of perspectives, logics and modes of scholarship early on at Duke. They need to see them in interaction. … The Duke Experience would be a truly common first-year experience with shared lectures and perhaps even shared readings. It is a space for deliberative discussion, scholarly writing, analysis and reflection. (Flaherty, 2016)

On se propose aussi d’amener les étudiants à vivre une expérience académique supervisée par un professeur-mentor, qu’il s’agisse d’un stage, de recherche de premier cycle en laboratoire ou d’un projet d’art ou d’écriture.

À Duke, on a tenté de définir des cibles d’apprentissage pour les diplômés de ce programme général de premier cycle:

  • Communiquer de manière éloquente (compellingly).
  • Comprendre d’autres langages, cultures et civilisations, tant du passé que du présent.
  • Comprendre différentes formes de pensées et de démonstrations scientifiques.
  • Comprendre des produits créatifs de l’imagination humaine.
  • Évaluer, gérer et interpréter de l’information.

Enfin, tant Harvard que Duke cherchent des façons d’encourager les étudiants à sortir de leurs zones de confort.  On veut les amener à choisir des cours dans un domaine distinct de leur concentration disciplinaire initiale.  À cet effet, on a pensé permettre à l’étudiant d’expérimenter plus librement – quitte à faire des erreurs – en choisissant un cours dont la note serait “Réussite ou Échec“.  Toutefois, d’autres voix s’élèvent qui s’inquiètent de ce que les étudiants ne prennent pas de tels cours au sérieux…

Source: Flaherty, Colleen, “Rethinking Gen Ed“, Inside Higher Ed, 10 mars 2016

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Jean-Sébastien Dubé

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