Pédagogique Tendances sociétales

Revoir la préparation pré-universitaire pour inclure du soutien émotionnel?

On pouvait s’en douter considérant la littérature abondante sur le sujet, mais les résultats d’un sondage américain auprès de 1500 étudiants de 17 à 20 ans (deuxième semestre universitaire) le confirment.  Ils démontrent une fois de plus la fragilité émotionnelle des étudiants de première année universitaire, alors que le passage du secondaire au college semble éprouvant.  Les données sont tout de même intéressantes pour les parents, enseignants et pour les étudiants eux-mêmes…

 

  •  La préparation émotionnelle (emotional preparedness) – est ici définie comme l’habileté à prendre soin de soi, à s’adapter à de nouveaux environnements, à contrôler les émotions et les comportements négatifs et à bâtir des relations positives – est un facteur majeur de succès lors de la première année de college.  (JED Foundation et al., 2015; traduction libre)

Les étudiants qui se disaient moins bien préparés émotionnellement pour le college que leurs pairs avaient plus de chance d’…

  • Avoir une moins bonne moyenne générale (GPA) (3.1 contre 3.4)
  • Évaluer leur expérience collégiale comme “terrible/pauvre” (22% contre 5%) (JED Foundation et al., 2015; traduction libre)

Certains segments de la population sondée était plus susceptibles de se décrire comme manquant de cette préparation émotionnelle, par exemple…

  • 61 % étaient des femmes;
  • 42 % avaient des parents qui n’avaient pas diplômés du college;
  • 15 % étaient afro-américains;
  • Les étudiants qui avaient eu à combattre la dépression ou l’anxiété avaient aussi des chances importantes de se sentir moins bien préparés. (Stoltzfus, 2015)

Les auteurs de l’étude insistent sur l’importance de discuter de cette pression et de démontrer qu’elle est normale: 45 % des étudiants sondés avaient l’impression qu'”il semble que tout le monde s’adapte au college sauf moi…”  D’autres résultats démontrent la difficulté que les étudiants éprouvent à partager ces difficultés et à trouver (ou à aller chercher) de l’aide pour obtenir un soutien. (JED Foundation et al., 2015; traduction libre)

87 % estimaient que la préparation qu’ils avaient reçu au secondaire en vue des études supérieures ne concernait que l’aspect académique des études.  Une majorité d’étudiants (60%) aurait aimé recevoir davantage de soutien émotionnel afin de se préparer aux études supérieures.  C’est notamment le cas de ceux…

  • Avec une moyenne générale plus faible (66% contre 55% pour des étudiants à moyenne supérieure)
  • Qui consommaient régulièrement de l’alcool ou des drogues (65% contre 58% pour ceux qui n’en consommaient pas)
  • Qui pensaient à changer d’institution ou qui l’avaient fait (70% contre 56% pour ceux qui ne l’avaient pas fait)
  • Qui avaient pris une pause dans leurs études après le premier semestre (77% contre 58% de ceux qui n’avaient pas pris une telle pause)
  • Qui évaluaient leur expérience collégiale comme “terrible/pauvre” contre “correcte” (fair) ou “excellente/bonne” (85% contre 68% et 51%) (JED Foundation et al., 2015; traduction libre)

Sources: 
JED Foundation, Jordan Porco Foundation, Partnership of Drug-Free Kids, Majority of US First-Year College Students Feel Underprepared Emotionally for College, infographie, settogo.org, [sans date, le sondage fût administrer entre le 25 mars et le 17 avril 2015] Stoltzfus, Kate, « Students Who Feel Emotionally Unprepared for College Struggle in the Classroom », The Chronicle of Higher Education, 8 octobre 2015

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À propos de l'auteur

Jean-Sébastien Dubé

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