L’intelligence artificielle (IA) est en train de transformer notre société, et l’un des domaines les plus impactés est celui de l’emploi. Une nouvelle étude de Statistique Canada, intitulée « Estimations expérimentales de l’exposition professionnelle potentielle à l’intelligence artificielle au Canada », explore ces impacts sur le marché du travail canadien.
Cette étude, réalisée par Tahsin Mehdi et René Morissette, s’appuie sur une analyse des données de 2016 et 2021 et sur l’indice d’exposition professionnelle à l’IA (EPIA). L’objectif était de mettre en lumière les professions et les secteurs les plus susceptibles de subir des transformations dues à l’IA.
L’étude souligne que l’IA pourrait affecter un segment bien plus large de la main-d’œuvre qu’on ne le pensait auparavant. Alors que les précédentes vagues d’automatisation touchaient surtout les tâches manuelles et répétitives, l’IA pourrait transformer désormais des emplois plus qualifiés. Ce changement s’explique par le fait que cette technologie semble de plus en plus toucher à des tâches cognitives, notamment dans les services professionnels, la finance, etc.
Source : « Estimations expérimentales de l’exposition professionnelle potentielle à l’intelligence artificielle au Canada », page 18.
Les chercheurs soulignent également que certaines professions pourraient être plus complémentaires à l’IA, notamment dans les secteurs où elle est complémentaire à l’expertise humaine, par exemple, l’enseignement et la santé. Cette complémentarité exigerait de nouvelles compétences, mais elle permettrait de créer de nouvelles opportunités d’emploi.
Un autre aspect important évoqué par cette recherche est le risque d’exacerbation des inégalités de revenus. Les personnes à revenus plus élevés pourraient être davantage exposées à des emplois complémentaires à l’IA, tandis que les personnes à revenus moins élevés pourraient être plus susceptibles de subir une précarisation ou une perte d’emploi.
Malgré les observations de l’étude, l’incertitude persiste quant à l’impact à long terme de l’IA sur le marché du travail. Comme le soulignent les auteurs, l’indice utilisé présente des limites. Il est subjectif, reposant sur des estimations des capacités actuelles de l’IA. Sa pertinence risque alors de diminuer avec le temps, car l’IA ne cesse de progresser et la capacité des personnes à s’adapter aux changements et aux nouvelles compétences varie considérablement aussi.
Consulter l’étude : « Estimations expérimentales de l’exposition professionnelle potentielle à l’intelligence artificielle au Canada » (Version PDF disponible, 880.42kB)
Alexandra Lez, M.A.
Conseillère en technopédagogie
SSF | École de gestion
Université de Sherbrooke
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