Dans la foulée de mon billet précédent sur « La face obscure de l’exploration des données étudiantes », Marc me signalait un article du Inside Higher Ed sur l’utilisation de telles données afin de favoriser la rétention étudiante dans certaines institutions (dont le Paul Smith’s College, dans l’état de New York). En gros, si l’on constate grâce à l’analyse des données qu’un étudiant accumule suffisamment de « facteurs de risques » (ex: en manquant plusieurs cours, baisse soudaine des notes, problèmes de santé ou financiers, etc.), des « agents de succès universitaires » (academic success counsellors) interviennent – apparemment par courriel – pour lui rappeler qu’il est temps de redresser la situation.
Outre les questions de confidentialité (Qui doit savoir ? Plus de gens savent et plus c’est difficile de maintenir la confidentialité) et de propriété des données (L’étudiant doit-il avoir accès à son « profil »?), le journaliste pose des questions intéressantes à savoir si le fait d’informer un enseignant du « statut » de l’étudiant n’aura pas des effets pernicieux :
Telling professors which of their students are considered “at-risk” based on factors that are not necessarily germane, such as whether a student is on academic probation, is a particularly thorny issue. On the one hand, that information might prompt the professor to be more attentive to that student and make sure she is on the ball; on the other hand, it might have the opposite effect of prompting the professor to write off that student as a hopeless case.
L’autre question troublante amène à se demander si c’est bien la responsabilité d’une institution universitaire de « prendre en charge » à ce point le succès d’un étudiant. Évidemment, tous souhaitent des hauts taux de rétention – personne n’est contre la vertu – mais il y a lieu de se demander jusqu’où ce niveau d’encadrement est vraiment désintéressé…
Source : Kolowich, Steve, « Who Needs to Know? », Inside Higher Ed, 18 octobre 2011