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La reconnaissance de la paternité en droit d’auteur : toujours fondamentale!

L’International Plagiarism Conference se tient à tous les deux ans et sa programmation comprend toujours des conférenciers invités et le programme de juin 2012 n’a pas manqué de perpétuer cette tradition.  Parmi ces conférenciers invités se trouve Jonathan Zittrain, professeur à l’University Harvard en cyberdroit.  Il est l’auteur de plusieurs livres, dont The Future of the Internet And How to Stop It, Jurisdiction, Access Denied: The Practice and Policy of Global Internet Filtering and Technological Complements To Copyright.  Il tient un blogue The Future of the Internet And How to Stop It.

C’est le titre de sa conférence qui a attiré mon attention : Writing in an Internet environment.   Rapidement, Zittrain aborde la question sous l’angle de l’attribution ou de la reconnaissance de la paternité à l’ère d’internet, où l’information est accessible aisément et circule rapidement, où la collaboration en ligne est très forte.  Vers la 20e minute de sa conférence, Zittrain parle de Creative Commons, un organisme à but non lucratif qui permet aux auteurs de choisir une licence ou une combinaison de licences relatives au droit d’auteur :

  1. paternité (by)
  2. paternité et partage des conditions initiales à l’identique (by+sa)
  3. paternité et aucune modification (by+nd)
  4. paternité et aucune utilisation commerciale (by+nc)
  5. paternité, aucune utilisation commerciale et partage des conditions initiales à l’identique (by+nc+sa)
  6. paternité, aucune utilisation commerciale et aucune modification (by+nc+nd).

Il est à remarquer que la paternité est toujours incluse dans les six options.  Or, selon Zittrain, à l’origine, Creative Commons offrait quatre options : paternité, partage des conditions initiales, aucune modification et aucune utilisation commerciale.  Selon des statistiques produites par Creative Commons sur le type de licences offertes à cette époque, 96,6% des auteurs choisissaient la paternité.  Malgré cette ère caractérisée par le travail collaboratif et la mise en commun, la paternité demeure un enjeu fondamental, tellement fondamental que Creative Commons a décidé de l’intégrer dans toutes les options de licences qu’il offre aujourd’hui.  Le besoin de reconnaissance  de la paternité est un angle d’approche qui pourrait être porteur dans une lutte antiplagiat et non pas sous l’angle de la reconnaissance de la paternité des œuvres des autres, principe moral, mais sous l’angle du besoin de se voir reconnu comme auteur, créateur d’un « œuvre ».  Comme je l’ai déjà dit dans une conférence (diapo 46) : Nobody wants to be a nobody.  En cette ère numérique ou pas!

Par ailleurs, toute la conférence de Zittrain mérite d’être écoutée : il traite, entre autres choses, de l’artificialité de l’intelligence artificielle, de l’impact des revues scientifiques, de la motivation (intrinsèque et extrinsèque), de souci des enseignants pour l’étudiant et ses apprentissages…  Et c’est un excellent communicateur

Sources :

Zittrain, Jonathan.  Writing in an Internet environment (NDLR : ouvrir le programme au 18 juillet : la conférence a eu lieu à 14h00).  Conférence au 5th International Plagiarism Conference, 16-18 juillet 2012.  Newcastle upon Tyne, UK.

Wikipédia.  Définition de Creative Commons.  Consulté le 7 septembre 2012.

Les actes du colloque de l’International Plagiarism Conference sont en ligne
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À propos de l'auteur

Sonia Morin

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