Selon certains recoupements de données statistiques nous passerions au total 1 h 24 en moyenne chaque jour à lire un texte, mais ce chiffre se divise en 48 minutes de lecture faite à partir Internet sur les 84, soit 57 % comparativement à la lecture sur support papier qui ne représente plus que 30 %. De plus, on s’attend à ce que ce pourcentage va encore diminuer au fur et à mesure que les journaux et revues passeront sur support tablette électronique.
« Si statistiquement nous passons près de 9 heures par jour exposés à des médias, il faut cependant relativiser ces chiffres : on peut être exposé à plusieurs médias en même temps et certains médias n’accaparent pas toute notre attention (TV, radio, musique, affichage). Ces chiffres ne disent cependant rien de la qualité des médias consommés et de l’investissement personnel de chacun. On peut être sur l’ordinateur et lire des blogues ou ses courriels, jouer en ligne ou regarder des vidéos distrayantes. Pour ce qui est de la lecture sur papier, on peut lire des magazines composés de photos et de publicités à 70 %, faire les mots-croisés et, à d’autresmoments, absorber un roman de 300 pages ou se plonger dans un rapport complexe. Il s’agit de chiffres moyens. »
Ce qui est observé, c’est le transfert de temps des jeunes passé de plus en plus devant un ordinateur et de moins en moins devant la télé. Ceci ne devrait pas nuire à leurs capacités de lecture, car on lit plus devant un ordinateur que devant la télévision.
L’inquiétude par ailleurs réside dans la poursuite de l’usage du français. En effet, [d]evant la force et l’omniprésence de l’anglais autant sur Internet que dans les productions culturelles musicales, vidéo, scientifiques et même littéraires, on ne s’étonne plus de l’intérêt soutenu, presque ridicule parfois, des francophones pour l’anglais au détriment de presque toutes les autres langues. Qui s’intéresse à l’allemand, à l’arabe ou au portugais? Une minorité et quand on s’y intéresse c’est via une production culturelle remarquable. »
« On peut supposer que l’intérêt pour le français dans les autres pays suit cette même dynamique : une présence culturelle forte fait naître l’intérêt. Donc tous les efforts pour augmenter la diffusion culturelle du français sont non seulement bénéfiques pour le rayonnement francophone à l’étranger, mais également pour les francophones qui passeront moins de temps à écouter et lire en anglais dans la mesure où ils trouveront des productions culturelles de qualité dans leur langue. »
Source : « Internet est maintenant le premier vecteur de lecture pour la majorité de la population », publié dans Thot Cursus du 5 septembre 2011.