En préparant notre dossier sur l’utilisation de la vidéo en formation pour le dernier Perspectives SSF, j’ai découvert le site de Jack Koumi, « consultant et formateur indépendant en scénarisation et production de média éducatif pour l’enseignement supérieur et la formation des enseignants » [traduction libre].
Koumi a travaillé 22 ans à la BBC Open University (jusqu’en 1992). Détenteur de bacs en mathématiques et en psychologie, il a été chargé de cours en maths dans les années 1960 et formateur d’enseignants. Il a publié plusieurs articles et un livre. Désormais, il parcourt le monde pour offrir formation et consultance. Il est venu au Canada en 1979, 1984 (Vancouver) et 201o (Toronto). Son CV mentionne qu’il se débrouille en français.
C’est un praticien qui tente de rendre son métier accessible aux chercheurs (comme en fait d’ailleurs foi l’organisation des ateliers qu’il offre) en présentant une vingtaine (22) de principes de micro-design pédagogiques tirés de son expérience terrain. afin d’éviter les distorsions de sens et de créer de la synergie entre les canaux. Toutefois, ces principes sont appuyés par la recherche en sciences cognitives (ex: Kalyuga, 2000; Moreno et Mayer, 2000, etc.).
La section « Resources » de son site donne accès à divers articles ou aide-mémoires (lignes directrices) pour l’élaboration de vidéos, animations ou présentations pédagogiques.
Ainsi, il va notamment se préoccuper de la cohérence entre l’image et la narration audio (septembre 2005). Est-ce qu’un commentaire narré est plus efficace avant ou après du texte en surimpression ? Cela dépend de la complexité de ce qui est présenté. Ex: Une formule mathématique élaborée gagne à être d’abord écrite à l’écran, puis commentée. Un texte de narration devrait être dit dans un langage direct et simple (sans formes passives ou prépositions indirectes), plus proche de la langue parlée qu’écrite, etc.
Dans un aide-mémoire (B), il suggérera divers trucs pour une scénarisation véritablement pédagogique d’une production vidéo (avec accroche, indications, façons de maintenir l’attention, espaces pour la contemplation et la réflexion, renforcements et conclusion). Par exemple, la répétition d’une idée pour la renforcer peut se faire visuellement en présentant le même sujet sous différents angles.
Dans un troisième texte (A), il examine une vidéo en référant à ses principes pour démontrer comment ils s’appliquent ou ce qu’il advient lorsqu’ils n’ont pas été appliqués… Il insiste encore sur l’importance d’un commentaire narratif en adéquation avec les images que l’on voit à l’écran. Ex: On mentionne un second gorille, mais on n’en voit qu’un à l’écran (ce qui constitue une erreur pour Koumi). Cependant, le narrateur explique que la femelle est plus petite au moment où un gorille mâle entre en scène et où leur différence de taille devient évidente (c’est bien).
Plusieurs textes renvoient au manuel qu’il a fait paraître en juin 2006 (seconde édition 2008), Designing Video and Multimedia for Open and Flexible Learning, Routledge Falmer, London and New York. J’en ai recommandé l’achat au Service des bibliothèques. Le Service des bibliothèques m’informe que ce livre est disponible pour consultation électronique chez eux.
Un nom à retenir.
Sources :
Koumi, Jack, « Pedagogic Video Design Principles – Instructivist Exposition with Constructivist Learning Opportunities », date non disponible (A) [Koumi, 2006 en bibliographie]
Koumi, Jack, « Pedagogic Design Guidelines for Multimedia Materials : A Mismatch Between Intuitive Practitioners and Experimental Researchers », European Journal of Open, Distance and E-Learning, septembre 2005, vol. 2, 13 p.
Koumi, Jack, « Guidelines for pedagogic video design and production », date non disponible (B) [extraits des chapitres 5 et 6 de Koumi, 2006]